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[BGL Ligue] La Division nationale obtient le droit de boucler en juin


Le report de l’Euro-2020 a, comme prévu par la FLF, libéré une plage d’un mois supplémentaire. On ne sait toujours pas quand on reprend, mais on sait au moins quand on peut finir.

Le problème (d’une portée très symbolique par les temps qui courent) n’a pas avancé d’un pouce, mais au moins est-il plus facile, désormais, de supporter l’incertitude dans laquelle les différents championnats de la FLF sont plongés. En reportant à 2021 son championnat d’Europe, l’UEFA a permis à toutes les fédérations et donc au Luxembourg de s’offrir une bonne bouffée d’oxygène au niveau des calendriers. Ce n’est pas dit qu’on puisse rejouer, mais si on le peut, il y aura plus de marge. C’est déjà ça de pris.

Que s’est-il passé hier entre l’UEFA et ses fédérations ?

Contrairement à ce que Paul Philipp pensait la veille, l’UEFA a tout de même demandé leur avis à ses fédérations. Il n’y a pas eu de vote pour reporter l’Euro d’une année, mais on a quand même demandé l’avis de tout le monde. Sans réelle surprise, «il y a eu unanimité», explique Paul Philipp. Dans la foulée s’est déroulé un comité exécutif pour entériner définitivement cette décision lourde de sens.

Quelles conséquences pour la Division nationale ?

«Finalement, ça ne change rien pour nous», minimise Paul Philipp. Pas faux. La FLF sait juste, désormais, qu’elle est un peu plus à l’aise pour revoir son calendrier de fin de saison. Un rapide calcul avait permis de déterminer, il y a une semaine, que si la DN ne reprenait pas avant la mi-avril, il serait compliqué de terminer la saison en raison d’un petit manque de dates de report.
Avec un mois de plus et toute la latitude nécessaire pour jouer des semaines anglaises au besoin. Ce sont huit dates (mercredis et dimanches compris) supplémentaires que ce report de l’Euro offre aux fédérations. Pour la BGL Ligue, qui doit encore caser neuf journées de championnat et trois tours de Coupe, c’est assez confortable : reprendre mi-mai pourrait presque suffire. Le «presque» gêne le président de la FLF : «Le souci, c’est que maintenant on sait quand on peut finir, mais puisqu’on ne sait pas quand on reprendra… Et ça, personne ne peut nous le garantir.»

L’inscription pour les Coupes d’Europe, c’est simplifié ?

Bien évidemment, à championnats allongés, conditions d’attribution des places européennes modifiées. La FLF aura également un mois de plus pour indiquer à l’UEFA quels sont les clubs qualifiés. Par contre, il faudra enchaîner directement, sans minipause. L’été dernier, le Progrès avait lancé sa campagne le… 27 juin. La Jeunesse et le Fola étaient entrés en jeu le 11 juillet, deux jours après le F91 en C1. Bref, ce sera intense si cela arrive. «Si on a le droit de raisonner en termes footballistiques par les temps qui courent, hasarde Philipp, ce n’est peut-être pas si mal : ils seront au point physiquement.»

S’il y a urgence, faudra-t-il reprendre par des huis clos ?

Arriver fin avril et ne pas être encore sortie de l’épidémie entraînera-t-il forcément, si cette dernière a quand même faibli, la tentation chez la FLF de faire reprendre les compétitions mais à huis clos? Histoire de ne pas perdre trop de temps, la solution méritera alors forcément d’être étudiée. Le conseil d’administration se retranche pour le moment derrière un logique sens du devoir. «Les huis clos d’accord, mais il faudra me donner les garanties que cela ne présente pas de risque pour les joueurs. Il faudra une protection totale. Maintenant qu’on a vu que le virus est entré presque dans toutes les équipes d’Europe, il est hors de question de faire courir le moindre risque à quiconque juste pour finir le championnat. Et j’ai l’impression que personne ne pourra nous donner cette garantie», dixit Philipp. Le huis clos, «pourquoi pas?», donc, mais a priori, ce sera quand même non. Soit tout le monde est hors de danger et l’on peut évoluer devant des spectateurs, soit on ne joue pas. On en reparle dans un mois.

La FLF va-t-elle se pencher sur les différents scénarios ?

La réponse, pour l’heure, est clairement non. Déjà parce qu’un communiqué a indiqué que les bureaux de l’administration fédérales resteraient fermés à partir d’aujourd’hui pour une grosse dizaine de jours au moins. Difficile d’imaginer ses employés planchant sur différents scénarios alors qu’ils se borneront à faire du télétravail. Hier, Paul Philipp annonçait avoir mis en place un système de confinement à Mondercange, qui nécessitait que tout visiteur éventuel prenne rendez-vous. C’est déjà fini. Le conseil d’administration va suivre le mouvement. Après une dernière réunion lundi, il va lui aussi se mettre en quarantaine. «On ne va plus rien faire pendant au moins deux semaines», a expliqué Paul Philipp qui, de son côté, reste «sur la brèche, pendant que chacun reste à la maison et pense à sa santé. Je pense que plus rien ne sortira de la FLF en ce mois de mars.»

La saison 2020/2021 reprend quand même début août ?

La FLF, si tout se passe bien, que la pandémie est freinée et que les championnats reprennent, sera confrontée à une question touchant… à la saison prochaine. Peut-on décemment envisager de finir fin juin et de reprendre début août, alors même que les joueurs évoluant dans les clubs éventuellement qualifiés pour les Coupes européennes n’auront pas de vacances ?
«On va en parler en temps et en heure avec les clubs, concède Paul Philipp. Il faut voir. On est quand même dans un break involontaire qui pourrait atteindre deux mois, donc pour la récupération… Et puis il y a des disparités entre la DN et la D1, ou la D2. Mais j’espère qu’on aura à se poser cette question. Cela voudra dire qu’on a fini en juin.»

La sélection sera-t-elle bloquée même en juin ?

Les matches du mois de mars, partout en Europe, ont été déprogrammés. Hors de question de les jouer, mais c’était une évidence qui ne méritait plus qu’une confirmation officielle. Luc Holtz et ses Roud Léiwen ont-ils encore le droit d’espérer pouvoir jouer l’un ou l’autre amical en juin? Cela semble plus que compliqué au niveau du timing, mais si un miracle survient et qu’on parvient à rejouer au football dans un laps de temps raisonnable, alors Paul Philipp trace le cap de façon clair et sans ambigüité : «Les championnats nationaux seront prioritaires.»

Julien Mollereau

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