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Santé : un Luxembourg bien noté par l’UE, sauf pour l’alcool


De manière générale, la population luxembourgeoise a un bon accès aux soins (Photo d'illustration : Julien Garroy).

Selon le rapport «Profils de santé par pays 2019», le Luxembourg s’avère être un très bon élève parmi les 28 États membres de l’Union européenne.

Les principales conclusions du rapport se déclinent en six points distincts :

Espérance de vie parmi les plus élevées de l’UE

Les taux de mortalité relativement faibles imputables à des causes pouvant être traitées indiquent que le système de santé prodigue, dans l’ensemble, des soins de bonne qualité et contribue dans une mesure importante à améliorer la santé de la population. Toutefois, certains facteurs de risque ont une incidence négative sur l’espérance de vie.
En particulier, la consommation d’alcool qui est parmi les plus élevées de l’UE et qui représente un problème de santé publique majeur.

Dépenses de santé parmi les plus élevées de l’UE

En dépit des efforts déployés pour maîtriser les coûts, les dépenses de santé par habitant (3 575 euros en 2017) comptent parmi les plus élevées des pays de l’UE. Bien que les soins de santé soient bien financés, on s’attend à une hausse importante des dépenses publiques dans le secteur de la santé, ainsi que pour les soins de longue durée, en raison des besoins croissants d’une population vieillissante. La part des dépenses de santé financée publiquement (83 %) est supérieure à la moyenne de l’UE (79 %), tandis que près de 11 % des dépenses de santé sont payées directement par les ménages.

Un bon accès aux soins

De manière générale, la population luxembourgeoise a un bon accès aux soins, avec peu de difficultés liées à la distance, aux délais d’attente ou aux coûts. Les dépenses non remboursées et le montant du reste à charge sont faibles. Le panier de soins est très large et régulièrement étendu.
Toutefois, certaines inégalités sont à relever en matière d’accès, les personnes disposant de faibles revenus déclarant des besoins médicaux non satisfaits pour raisons financières.
S’il est adopté, le projet d’étendre le modèle de tiers payant social aux prestations ambulatoires pourrait améliorer encore l’accès aux soins de santé, notamment pour les populations vulnérables.

Professionnels de santé : importante dépendance

Les futurs projets de formation de médecins et d’infirmiers dans le pays sont destinés à remédier à la dépendance importante du Luxembourg envers les travailleurs formés à l’étranger, et, à plus long terme, à accroître le nombre de praticiens.
En parallèle, des innovations dans le transfert de compétences et dans la répartition des tâches entre professionnels seront nécessaires en vue de maintenir l’attractivité du secteur de la santé pour les professionnels de santé tant luxembourgeois qu’étrangers ainsi que pour pallier le nombre relativement faible de médecins.

Plusieurs réformes importantes

Le Luxembourg a lancé d’importantes réformes stratégiques pour améliorer l’efficience des soins et renforcer les soins de premier recours. Une autre priorité est d’inciter les usagers à moins recourir aux hôpitaux et aux urgences. À cet effet, le gouvernement soutient la création de cabinets de groupe de médecins généralistes dont les heures d’ouverture sont étendues.
Les réformes hospitalières essentielles visent, entre autres, à encourager le recours aux interventions de chirurgie ambulatoire et à renforcer la coopération entre les prestataires de soins de ville et les prestataires des soins hospitaliers dans le cadre de réseaux multidisciplinaires.
La réduction du nombre de lits d’hôpital pour soins aigus et de la durée moyenne de séjour ainsi que le développement de la politique de substitution des génériques pourraient également contribuer à améliorer l’efficience générale du système.

Efforts dans le domaine de l’eSanté

Bien que l’infrastructure numérique soit déjà avancée au Luxembourg, le pays poursuit ses efforts pour mettre en œuvre des solutions d’eSanté destinées à accroître encore la transparence et l’efficacité de certaines actions (telles que la dématérialisation des remboursements des prestataires) et à renforcer la collaboration et la coordination des soins.
D’importantes mesures ont été prises par ailleurs pour améliorer l’information et les données de santé.
Ainsi, la récente réforme de la législation hospitalière rend obligatoire le recueil des activités hospitalières, tandis que le tout nouvel Observatoire de la santé recevra l’ensemble des données nécessaires à l’évaluation de la performance du système de santé. À la lumière des inquiétudes concernant la soutenabilité financière du système de santé, il sera important de promouvoir des interventions susceptibles d’améliorer l’efficience.

Claude Damiani

(Source : OECD/European Observatory on Health Systems and Policies (2019), Luxembourg : Country Health Profile 2019, State of Health in the EU, OECD Publishing, Paris/European Observatory on Health Systems and Policies, Brussels)

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