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[Rétro politique 2019] Adieux solennels, mobilisations écolos et affaires médiatiques


Avril 2019 : le décès du grand-duc Jean émeut le pays (Photo : Claude Lenert).

Intronisé en décembre 2018, le gouvernement Bettel II a connu pas mal de déboires au fil des douze derniers mois. On retiendra les multiples affaires qui ont miné le camp politique, qui a tourné au ralenti. L’année écoulée restera plutôt dans les mémoires pour l’émouvant adieu réservé au Grand-Duc Jean, décédé à 98 ans, mais aussi la forte mobilisation de la jeune génération pour sauver le climat.

23 avril : le pays s’incline devant le grand-duc Jean

(Photo : Hervé Montaigu).

(Photo : Hervé Montaigu).

Il revient au Premier ministre, Xavier Bettel, d’annoncer la triste nouvelle au matin du 23 avril : «Le Grand-Duc Jean nous a quittés à jamais cette nuit, à 0 h 25». L’ancien chef de l’État décède à l’âge de 98 ans. Toute la famille grand-ducale était à son chevet.
L’émotion est très forte dans les heures et les jours qui suivent l’annonce de la mort du Grand-Duc Jean.
«C’est un père de famille qui nous a quittés aujourd’hui, un grand homme d’État, un héros, un modèle, un homme très gentil et généreux», souligne le Premier ministre. Le Grand-Duc Jean, père de cinq enfants, était également très fier de ses 22 petits-enfants et 15 arrière-petits-enfants.
Des milliers de citoyens vont rendre un dernier hommage à l’ancien souverain dans la chapelle ardente installée au Palais.
Les funérailles ont lieu le samedi 4 mai en présence de nombreux invités de haut rang. «Dans son cercle plus intime, sa joie de vivre rayonnait sur nous tous et son sens de l’humour nous faisait parfois rire aux larmes», écrit le Grand-Duc Henri dans une émouvante lettre d’adieu.

Fichiers, Traversini, Cahen, Schleck…

(Photo : Alain Rischard).

(Photo : Alain Rischard).

Le 9 juillet, l’opposition se lève en bloc et quitte la Chambre des députés. Du jamais vu ! Le manque de respect de la part du gouvernement est avancé pour expliquer ce boycott. On se trouve alors en pleine affaire des fichiers dits secrets, alimentés et gérés par la police et la justice. Le 19 juin, le CSV confronte une première fois le gouvernement à cette affaire. Un jeune juriste, qui s’est vu reprocher lors d’un entretien d’embauche des faits qui ont été classés sans suite, se trouve à la base d’un dossier qui reste toujours ouvert.
Au lendemain du boycott, le Premier ministre, Xavier Bettel, entouré de ses ministres Félix Braz et François Bausch, propose à l’opposition de travailler ensemble sur les lacunes législatives qui encadrent ces banques de données. Depuis lors, les esprits se sont calmés, mais il reste du chemin à parcourir.
Le 18 septembre éclate l’affaire de la cabane de jardin, qui va secouer déi gréng et entraîner la chute du député-maire de Differdange, Roberto Traversini (notre photo). Ayant hérité de cette cabane, l’élu lance des travaux en zone verte sans aucune autorisation. Carole Dieschbourg se prend aussi les pieds dans le tapis. Le CSV finit par demander la démission de la ministre de l’Environnement, qui reste toutefois en poste.
Le 4 novembre, nos confrères du Wort dévoilent que Corinne Cahen s’est plainte dans sa qualité de ministre de la gestion du chantier du tram. Elle fustige l’Union des commerçants de la Ville de Luxembourg (UCVL). Vu que la ministre est propriétaire d’un magasin de chaussures dans le quartier Gare, qui souffre du chantier, les reproches d’un conflit d’intérêts fusent. Corinne Cahen est finalement blanchie par le comité d’éthique.
Dans la liste des affaires restent à citer la querelle sur l’arrivée de Google, les zones grises entourant le Film Fund ou encore le bras de fer dans l’armée (lire en page 4). L’année 2020 promet…

Fronde syndicale contre le patronat

(Photo Julien Garroy).

(Photo Julien Garroy).

Le 24 septembre, l’OGBL sonne l’alarme : le patronat vient de claquer la porte au Comité permanent du travail et de l’emploi (CPTE). La mobilisation ne tarde pas à s’enclencher dans la camp syndical. LCGB et CGFP rejoignent l’OGBL dans la fronde syndicale contre l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) et son nouveau président, Nicolas Buck. Le camp patronal s’est défendu par la suite de ne pas vouloir abandonner le dialogue social mais de changer de méthode. «On s’est fait b… pendant 40 ans», a même lancé le patron des patrons dans une interview au Land.

Le 19 novembre, quelque 1 500 militants se retrouvent à Dommeldange pour rappeler qu’ils étaient prêts à mener le combat contre un nouvel «ennemi social». Les esprits se sont un peu calmés le 2 décembre sous la médiation du ministre du Travail, Dan Kersch. La paix reste toutefois fragile.

Les jeunes pour le climat

(Photo : Julien Garroy)

(Photo : Julien Garroy)

Les jeunes Luxembourgeois rejoignent en très grand nombre la mouvance mondiale pour le climat. Youth for Climate Luxembourg organise cinq manifestations entre mars et novembre. Le moment fort reste sans aucun doute la première mobilisation, celle du 15 mars : elle réunit 15 000 jeunes. Le 29 septembre, la société civile se joint aux jeunes manifestants. Quelque 3 000 personnes défilent dans la capitale.

Le chiffre : 105 620 « pauvres »

(Photo : archives Editpress).

(Photo : archives Editpress).

Entre 2000 et 2018, le taux de pauvreté est passé de 12,1 à 18,3 %. Le Statec indique le 15 octobre que 105 620 personnes ne disposent pas d’un revenu suffisant pour mener une vie décente au Luxembourg.
Le fossé entre les plus riches et les plus démunis ne cesse donc de s’agrandir. Le budget d’un ménage varie de 979 euros à 9 882 euros par mois. Pour mener une vie décente, un adulte a toutefois besoin d’un revenu de 2 110 euros. Le riche Grand-Duché continue de piétiner sur le plan social…

(Photo : AFP).

(Photo : AFP).

Je suis soulagé, mais pas forcément content. Car j’ai aimé faire ce travail, plus avec les uns qu’avec les autres

(Jean-Claude Juncker, le 18 octobre, à l’issue de son dernier Sommet européen. Il en aura vécu 148 depuis 1995, d’abord en tant que Premier ministre ensuite comme président de la Commission européenne. Il part à la retraite le 1er décembre, après avoir passé la main à Ursula von der Leyen, nouvelle présidente de la Commission européenne).

David Marques

 

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