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Luxembourg : cheminots et OGB-L, vers un bloc syndical ?


Il est déjà arrivé que les deux syndicats s'unissent, comme ici pour défendre les employés du tram (Photo d'archives : Editpress).

La FNCTTFEL (fédération des cheminots) se rapprocherait-elle de l’OGBL au point de fusionner avec le premier syndicat du pays? La question sera tranchée le 2 décembre prochain.

Voilà une opération qui renforcerait l’OGBL, un syndicat qui vit toujours dans l’espoir de voir naître un jour cette seule et grande organisation représentative de tous les salariés. La FNCTTFEL (fédération nationale des cheminots, travailleurs du transport, fonctionnaires et employés luxembourgeois) convoque un congrès extraordinaire le 2 décembre prochain au cours duquel il sera question de décider si, après 110 ans d’existence, il ne serait pas opportun de fusionner avec le premier syndicat du pays, l’OGBL.
L’invitation à ce congrès ne comporte aucun ordre du jour mais les instances dirigeantes insistent sur l’importance qu’il revêt pour l’avenir du syndicat. Selon RTL Radio Luxembourg, il serait question de soumettre cette éventuelle fusion au vote. Une même réaction fait écho à cette information : «Pas de commentaires.» Comme si l’OGBL et la FNCTTFEL s’étaient passé le mot. Les deux syndicats semblent surtout ennuyés que le projet ait pu fuiter. D’ici le 2 décembre, la nouvelle aura le temps d’être analysée, retournée et ruminée par les délégués de la FNCTTFEL qui devront décider de se rapprocher encore un peu plus du grand frère jusqu’à se voir complètement absorbés. Les deux organisations ont déjà des liens forts et il n’est pas rare d’assister à des conférences de presse de l’OGBL où le panel comporte un membre de la FNCTTFEL.
C’était le cas encore récemment pour la signature de la première convention collective du travail signée chez LuxTram et ce fut le cas pour défendre les chargés de cours dans l’éducation nationale. Les deux syndicats composent aussi la Confédération générale du Travail Luxembourg (CGT-L), dont l’action est principalement supranationale. Cette structure faîtière ne participe pas aux élections sociales, ne signe aucune convention collective et n’est pas représentée dans les comités d’entreprise. Mais elle existe et donne du sens à une fusion.
Au Luxembourg, un peu moins de 40 % des salariés sont syndiqués. C’est un chiffre qui pèse quand même dans la balance, surtout quand il représente un bloc. Le rêve d’une fédération syndicale unitaire est toujours d’actualité au sein de l’OGBL depuis 1979 : «Pour atteindre dans la mesure du possible les objectifs fixés, l’OGBL déploiera tous ses efforts afin de regrouper tous les salariés dans une organisation unique, puissante et autonome, de sorte à créer les conditions préalables à l’activité la plus efficace possible», peut-on lire.

D’une seule et même voix

Cette fois, ce n’est pas le premier syndicat du pays qui déploie ses efforts mais la FNCTTFEL qui compte défendre une option de fusion. C’est elle qui convoque un congrès extraordinaire et la petite histoire veut qu’il se déroule quatre jours avant le congrès ordinaire de l’OGBL qui doit se tenir les 6 et 7 décembre. Si les membres de la FNCTTFEL franchissent le pas, l’OGBL devra leur répondre. La centrale syndicale ne fera pas la difficile, d’autant que cela isolera encore un peu plus le LCGB hostile à toute idée de fusion dans le but de créer un seul grand syndicat capable de se mesurer aux autres parties en présence dans les discussions.
Le patronat a réussi à s’unir pour parler d’une seule voix via l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), organisation faîtière d’une multitude de fédérations professionnelles. Face aux patrons et au gouvernement, un seul grand syndicat présenterait un partenaire de poids. Outre ces considérations ayant trait à la force de négociation, d’autres arguments d’ordre économique plaident en faveur d’une fusion entre la FNCTTFEL et l’OGBL. Des synergies pourraient être créées dans le domaine juridique et un seul département de communication suffirait. L’avenir très proche nous dira si une seule voix se fera entendre dans les négociations.

Geneviève Montaigu

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