Le Roi et la Reine des Belges vont entamer mardi une visite de trois jours au Grand-Duché. Particularité : le voyage depuis Bruxelles se fera en train.
Le protocole luxembourgeois a été « surpris », selon les dires de l’ambassadeur belge au Luxembourg, Jean-Louis Six. « Ils ont des plans détaillés pour l’accueil à l’aéroport ou même au poste frontière à Sterpenich, mais pas forcément pour une arrivée en train ». En fin de compte, la demande du couple royal belge pour se rendre au Grand-Duché en train a été validée. « Le Grand-Duc Henri va accueillir en personne les Souverains en Gare de Luxembourg », précise encore l’ambassadeur.
Le Roi Philippe et la Reine Mathilde suivent donc l’exemple des Souverains luxembourgeois, qui en mars 2018 s’étaient rendus en TGV à Paris pour leur visite d’Etat en France. Il ne s’agira pas de la seule similitude entre les deux visites entre bons voisins. Dans le cas du Grand-Duc Henri et du Roi Philippe, ce sont même des cousins qui vont se retrouver pour un programme de trois jours très chargé, qui doit « montrer toute l’ampleur des valeurs partagées entre les deux pays ».
Un vice-Premier ministre et cinq ministres-présidents
« La Belgique et Luxembourg se considèrent mutuellement comme les premiers partenaires pour des raisons multiples. Pour illustrer la proximité entre les deux pays, on a identifié quelques secteurs emblématiques, qui sont – et c’est la spécificité belge – portés par les Régions et les Communautés », indique l’ambassadeur belge au Luxembourg. En effet, la visite d’Etat au Luxembourg aura pour la Belgique un caractère particulier. Le couple royal sera accompagné non seulement par le vice-Premier ministre, Didier Reynders, mais aussi les cinq ministres-présidents des Régions et Communautés qui forment la Belgique.
Les trois jours de la visite seront à tour de rôle placé sous le signe de la Communauté germanophone, de la Région wallonne, de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la Région flamande et de la Région Bruxelles-Capitale. « Les ministres-présidents exercent désormais le prolongement de leurs compétences nationales à l’international. Le fait que les cinq tiennent à faire partie de la visite d’Etat témoigne de l’importance qu’ils accordent aux liens qui existent entre leurs Régions et Communautés avec le Grand-Duché », souligne Jean-Louis Six.
Mobilité : l’un des défis les plus compliqués
La mobilité transfrontalière sera évoquée mais ne fera pas l’objet de la signature d’un accord spécifique. « L’avenir de la mobilité en général est une préoccupation, partagée par les deux pays. Une visite d’État peut aussi servir à donner des impulsions », souligne l’ambassadeur belge au Luxembourg. « Mais j’admets que cela reste un des défis les plus compliqués auxquels on doit faire face ».
Parmi les autres moments-clés du programme, on peut citer la signature d’un accord entre la Communauté germanophone et le Luxembourg Centre for Contemporary and Digital History de l’université du Luxembourg pour mener une étude sur les 100 ans des relations entre l’Est de la Belgique et le Grand-Duché.
La tête dans les étoiles
Le secteur spatial va figurer au centre d’un séminaire organisé à l’abbaye de Neumünster. Des coopérations seront notamment signées entre l’université catholique de Louvain, l’université de Liège et l’université du Luxembourg. Le renforcement de la coopération entre SES (Société européenne des satellites) et l’Euro-Space Centrer de Redu sera également scellé. De plus, Julien de Wit, chercheur belge ayant contribué à la découverte de sept exoplanètes potentiellement habitables, va tenir une conférence.
La Région wallonne va officialiser la mise à disposition de matériel didactique aux écoles luxembourgeoises pour sensibiliser les élèves dès le plus jeune âge aux sciences naturelles. Tout cela doit permettre à la Belgique et au Luxembourg de tirer leur épingle du jeu dans un secteur spatial qui génère déjà 350 milliards de d’euros à l’échelle mondial. D’ici 2040, les experts président un chiffre d’affaires de 1 100 milliards d’euros.
Les coproductions audiovisuelles, financées par le Film Fund Luxembourg et la Fédération Wallonie-Bruxelles, vont également faire l’objet de la signature d’un accord. Le lancement d’une première série en coproduction sera actée.
L’expérience de la Région Bruxelles-Capitale
Un séminaire organisé par la Région flamande abordant notamment les fintech figure également au programme. L’économie circulaire est un dernier domaine d’activités qui sera évoqué, ici avec l’expérience acquise par la Région Bruxelles-Capitale.
Pas moins de 23 accords vont être signés lors de cette visite d’Etat, à la fois dans le domaine économique, spatial et environnemental.
La délégation belge sera formée par 64 chefs d’entreprises et de 19 hauts-responsables d’universités et de hautes écoles belges. Plus de 30 journalistes belges feront le déplacement.
David Marques