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Cyclistes : des infractions qui peuvent faire mal


Combien de cyclistes connaissent exactement tout l'équipement qui doit être installé sur leur vélo? Sûrement pas tant que ça, alors que la liste est longue et les amendes salées. (photo JC Ernst)

Le code de la route impose de nombreux équipements pour les vélos et leur absence peut coûter très cher! Même si la police admet ne pas faire la chasse aux contrevenants, mieux vaut connaître les règles car les amendes sont salées.

C’est une question parlementaire venue du député-maire de Grevenmacher, Léon Gloden, qui nous a mis la puce à l’oreille. Le chrétien-social s’est ému auprès du ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, que de trop «nombreux vélos ne sont pas équipés de sonnette» et que, de ce fait, «un risque réel de collision et d’accident» entre cyclistes et marcheurs existe car les deux-roues «ne peuvent pas adéquatement prévenir le piéton ou le coureur en s’approchant de lui».

Le fait que les cyclistes soient spécifiquement visés comme une cause d’insécurité routière étonne mais, après tout, pourquoi pas. Effectivement, en bon juriste qu’il est, Léon Gloden rappelle que «le défaut de sonnette règlementaire constitue une infraction punissable de 74 euros».

Une sacrée somme, tout de même, qui justifie de faire un tour dans le code de la route. La première surprise, c’est l’épaisseur du volume  : 396 pages! Bien plus que le petit volume qu’il faut connaître pour passer son permis. Sa lecture est toutefois particulièrement intéressante… car on y apprend que l’équipement d’un vélo doit répondre à de nombreuses règles, sous peine de sanctions très sévères.

vélo

Sonnette, lumières, freins et catadioptres

Prenons d’abord cette sonnette qui préoccupe Léon Gloden. On trouve le paragraphe en question sous la section «Des appareils avertisseurs». L’article 38 stipule qu’effectivement «les cycles doivent être munis d’une sonnette». L’élu a raison, car l’avertissement est taxé, en cas d’absence, de 74 euros! Qui plus est, il ne faut pas disposer de n’importe quel appareil  : «Le son de la sonnette doit pouvoir être entendu à une distance d’au moins 50 mètres.» Toutefois, aucune norme ne semble assurer l’utilisateur que sa sonnette répond aux critères de la loi…

Les vélos doivent également être équipés de lumière à l’avant («feu blanc ou jaune») et à l’arrière («feu rouge et catadioptre rouge de forme non-triangulaire»). Chaque éclairage manquant est susceptible d’être facturé 74 euros.

Ces dispositions sont valables pour les vélos classiques. Les VTT en sont dispensés la journée s’ils possèdent «un catadioptre blanc et le feu rouge à l’arrière». Une disposition qui ne fonctionne toutefois plus «dès la tombée de la nuit jusqu’au lever du jour ainsi que de jour, lorsque les circonstances, notamment d’ordre atmosphérique, l’exigent».

En fait, la liste des équipements obligatoires est particulièrement longue  : les pédales doivent être équipées de catadioptres, le garde-boue arrière (ou, à défaut, la cadre arrière) doivent être pourvus «d’une bande réfléchissante de couleur jaune ou blanche d’une hauteur de 10  centimètres et d’une largeur de 3  centimètres», les roues avant et arrière doivent comporter chacune deux catadioptres «fixés aux rayons et espacés de 180  °» et les freins doivent fonctionner correctement.

Le problème, c’est que la grande majorité des vélos qui circulent au Grand-Duché ne possèdent pas ces équipements. Et au total, un cycliste qui se déplacerait avec un engin non conforme pourrait régler… 517 euros d’avertissements taxés!

Mais la police a-t-elle l’habitude de sévir? « Non, pas vraiment, tempère-t-on à son service de communication. Nous organisons très rarement des actions pointées sur les vélos. La dernière date d’environ deux ans et il était plus question de sensibiliser que de sévir .»

Toutefois, il faut se méfier car si les circonstances fâcheuses s’accumulent, les agents peuvent être contraints de signaler les manquements. « En cas d’accident, par exemple, nous devons inscrire les éléments de sécurité manquant sur le procès-verbal et là, les avertissements taxés seront nécessairement émis.»

Il est donc plutôt conseillé d’être discret sur la route… si un cycliste grille stop et feux rouge à la chaîne, la clémence des policiers peut être mise à mal.

Erwan Nonet

Les vélos de course pas concernés !

Dans la foule de détails inscrits dans le code de la route, il y a un paragraphe qui sauve la mise de tous ceux qui pratiquent le vélo non pas uniquement pour se déplacer, mais surtout pour faire du sport. Difficile, en effet, d’imaginer un vélo de course avec des catadioptres dans les rayons et sur les pédales… Heureusement pour les sportifs, le législateur a précisé que toutes les prescriptions concernant l’éclairage et les catadioptres (roues et pédales) «ne sont pas applicables aux cycles qui, par construction, sont destinés à des fins de compétition sportive et qui sont utilisés pour des courses cyclistes ou pour l’entraînement». La phrase se situe à la fin de l’article 43bis, page 66.

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