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[Cyclisme] Nina Berton a tout d’une grande


Nina Berton, ici devant Christine Majerus lors des championnats nationaux, ne tarit pas d'éloges sur son aînée (Photo : luis mangorrinha)

La Luxembourgeoise a marqué les esprits voici peu en prenant la 30e place des Mondiaux juniors en dépit de deux chutes. Elle enchaîne sur la saison de cross…

Elle avait crevé l’écran dans la course juniors des Mondiaux, où malgré deux chutes elle avait accroché le top 30. Elle récolte en cet automne les bouquets en cyclo-cross. Nina Berton possède, à 18 ans, les qualités et le caractère, pour faire carrière. Même si les études seront sa  priorité jusque l’été prochain…

Sa course a marqué les esprits des innombrables suiveurs du cyclisme luxembourgeois. Du côté de Harrogate, le 27 septembre dernier, on la vit mener un train d’enfer derrière le groupe d’échappées. Mais surtout, impossible de ne pas l’avoir vue tomber à deux reprises. Et de la voir se relever, presque comme si de rien n’était. Impossible, donc de ne pas s’être demandé quel sort lui aurait été réservé si par bonheur, elle n’avait pas glissé sur cette patinoire du Yorkshire…
«Pour moi, répond-elle, le top 10 était possible. Car mes jambes étaient vraiment bonnes. La tête était bonne également. On m’a souvent demandé pourquoi je menais, mais dans le peloton, personne ne roulait derrière les échappées. J’y suis allée sans me poser de questions.»
Forcément, une pareille aventure est fondatrice. «Cela m’a conforté dans ma motivation. J’ai encore plus envie de tout donner», sourit-elle.
Résidente à Kehlen, c’est son jeune frère Noa, débutant, qui l’a entraîné dans ce sport. Elle raconte : «Cela fait trois ans que je fais du cyclisme mais auparavant, je faisais du duathlon. Il m’a convaincu d’essayer…» Elle ne le regrette pas. Sociétaire du CT Aterdaul, elle est entraînée par Steve Fries, l’ami de sa mère.

«Je me sens libre sur un vélo»
Depuis son retour des Mondiaux, Nina Berton n’a pas chômé puisqu’elle a directement enchaîné avec les épreuves locales de cyclo-cross.
Ainsi le 30 septembre, soit trois jours seulement après la course en ligne de Harrogate, elle remportait l’épreuve de Brouch! Elle récidivait samedi dernier à Mamer. «Normalement, on fait une longue pause après la saison sur route mais j’avais coupé deux semaines durant l’été. J’étais aux États-Unis et il n’y avait pas moyen de m’entraîner. Donc, je vais faire la saison de cyclo-cross même si je vais m’octroyer une coupure au milieu de l’hiver», raconte ainsi Nina Berton.
On la verra donc rivaliser, pourquoi pas, avec Elise Maes, lauréate l’hiver dernier de la Skoda Cross Cup. «J’espère que j’aurai le niveau, je n’en suis pas certaine. L’an passé, je m’étais alignée dans le cyclo-cross afin d’améliorer ma technique. J’avais eu une saison très longue avec les Jeux olympiques de la jeunesse en octobre. Là, je reviens dans le cross avec plaisir. Je me retrouve dans la même course que mon frère, même si on part une minute après. Noa me motive beaucoup», sourit-elle.

«Fascinée» par Christine Majerus
Elle sera à Kayl demain. Et sur la plupart des autres rendez-vous du calendrier luxembourgeois. Son enthousiasme est perceptible. Elle adore ce sport. C’est clair et net. Son explication tient d’ailleurs en quelques mots : «Je me sens libre sur un vélo, je peux tout oublier, je n’ai plus aucun stress…»

On ne peut s’empêcher de lui demander comment elle perçoit le rôle de locomotive de Christine Majerus. Elle est intarissable sur le sujet. «C’est un modèle pour moi. Quand on voit ce qu’elle réalise dans les plus grandes courses professionnelles et aussi dans le cyclo-cross, on ne peut qu’être admirative. C’est d’ailleurs aussi pour ça que je me suis lancée dans le cyclo-cross. Et puis, ça ne se limite pas au sport. J’aime aussi beaucoup sa personnalité. J’ai disputé avec elle la Classique Morbihan en début de saison au sein de la sélection nationale. On a beaucoup parlé. Je l’ai trouvée fascinante!»
Elle-même possède son propre registre, ses propres qualités. «Je me définis comme une rouleuse qui aime également les longues montées», assure-t-elle.
Pour autant, Nina Berton se veut prudente du haut de ses 18 ans. «La priorité sera pour moi les études. Je suis en première et jusqu’en juin, le but est de réussir mes examens. Après, j’aurai le temps de me fixer sur le cyclisme…» Tout le monde est prévenu…

Denis Bastien

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