Transfert – Sanel Ibrahimovic : « Ma priorité, c’est d’aller à Dudelange »

Sanel Ibrahimovic, bloqué par la Jeunesse, ne peut pas s’entraîner avec le F91, où il a déjà signé. Ce gigantesque bordel administratif pourrait conduire le meilleur buteur du pays à partir à l’étranger.

Depuis que le F91 a rendu publiques les complications du dossier Ibrahimovic, lundi après-midi, de nombreux agents ont sondé le buteur bosnien pour un éventuel départ à l’étranger.

On a du mal à savoir si vous êtes eschois ou dudelangeois. À quel club appartenez-vous ?

Sanel Ibrahimovic : Si seulement je le savais… Mon contrat avec la Jeunesse est fini et j’en ai signé un autre avec Dudelange. Les règlements luxembourgeois font que la Jeunesse a le droit de réclamer de l’argent, alors que je ne lui appartiens plus. Ce n’est pas une belle situation. Il y a trois solutions : 1/ Tout s’arrange et je pars à Dudelange. 2/ Je parle de nouveau avec la Jeunesse. 3/ Je pars à l’étranger.

Cette troisième option est-elle vraiment probable ?

Ma priorité, c’est d’aller à Dudelange. On est tombés d’accord, tout est réglé. Mais aujourd’hui (hier), puisque tout le monde a su dans quelle situation je me trouvais, mon téléphone n’a pas arrêté de sonner. J’ai eu un nombre incroyable d’agents qui me proposent de la D1 belge, de la D2 belge, de la 3e Bundesliga, la L2 française ou la D2 suisse. Moi, je veux juste jouer au foot.

Il paraît que vous avez découvert il y a seulement deux semaines que votre transfert de Hamm à la Jeunesse qui date de trois ans disait que les deux premières années faisaient l’objet d’un prêt, ce qui est à la base du litige actuel. Comment est-ce possible ?

Je n’en ai pas la moindre idée! J’ai signé trois ans et le contrat disait qu’à la fin de la saison 2014/2015, j’étais libre de signer où je le voulais. J’ai respecté le contrat. Mais bon, c’est aussi de ma faute. Quand le président (NDLR : Jean Cazzaro) est venu me voir il y a deux-trois mois, je ne l’ai même pas laissé parler, j’avais déjà pris ma décision. Peut-être qu’il allait me parler de ce point du contrat, qui sait? Je ne peux rien dire de mal sur lui, c’est un président qui a toujours été correct.

Pensiez-vous que vos 57 buts marqués en BGL Ligue ces trois dernières saisons et votre implication dans le club allaient permettre à la Jeunesse de vous libérer tout simplement ?

C’est ça le truc qui me touche le plus. Je n’ai pas fait une seule faute en trois ans, à tous les niveaux, que ce soit sportivement ou dans mon comportement. Je n’ai pas manqué la moindre minute en championnat cette saison (NDLR : il est le seul joueur du pays dans ce cas) ni un seul entraînement.

Je n’ai pas mérité de me retrouver dans une telle situation. Un jour, dans un duel à l’entraînement, j’ai pris un coup de genou au visage de Ricky Delgado. C’était un vendredi. À minuit, je sortais de l’hôpital et le dimanche, je jouais avec un masque. Ce que je veux dire, c’est que je pensais qu’il y aurait de la reconnaissance par rapport à mon attitude.

Comprenez-vous que la Jeunesse réclame une somme d’argent pour la simple raison qu’elle a le droit de le faire ?

Je ne connais aucune équipe qui laisserait son joueur gratuitement, alors qu’elle peut récupérer de l’argent.

Sébastien Rémy (team manager du F91) a déclaré lundi que vous étiez « très touché psychologiquement » par cet épisode. À quel point ?

Jusqu’à il y a deux semaines, je pensais reprendre la saison avec le F91. Dans ma tête, je reprenais l’entraînement lundi (hier), j’étais content, j’étais prêt. Mais apparemment, maintenant, la Jeunesse réclame une grosse somme d’argent. Je ne me mêle pas de ces histoires-là, je le répète, moi, je veux juste jouer au foot.

Entretien avec notre journaliste Matthieu Pécot

Lire aussi : BGL Ligue – Ibrahimovic au F91, ça coince