Dimanche après-midi, les habitants de Käerjeng et de Pétange ont regardé les nuages noirs dans le ciel avec appréhension. MeteoLux avait placé le pays en alerte jaune : des orages étaient attendus entre 14 h et 20 h avec des vents allant jusqu’à 75 km/h. Ces rafales menaçaient d’emporter ou de déplacer les bâches disposées sur les toitures endommagées de la tornade il y a un peu plus d’une semaine maintenant. Encore du stress, encore des moments d’angoisse pour les sinistrés.
La reconstruction des habitations endommagées par le terrible phénomène climatique va être longue. Seul le temps permettra aux blessures de cicatriser. Et nous ne parlons pas ici uniquement des blessés ou des dégâts matériels. Les esprits devront aussi faire preuve de résilience. Quelques heures après le passage de la tornade, les habitants étaient tous sous le choc, sidérés de voir qu’un tel phénomène violent pouvait toucher le Grand-Duché, sidérés de découvrir un paysage dévasté en quelques minutes à peine. Soyons clair, c’est un miracle s’il n’y a pas eu de morts lorsque la tornade a frappé le sud-ouest du pays le vendredi 9 août. Il suffisait de voir les pieux de bois ou tiges d’acier plantés dans les façades en pierre à cause de la force du vent ou ces toits emportés encombrant les rues pour s’en convaincre. Il sera difficile de gommer des esprits ces images de désolation.
Et ce qu’il faudra combattre également, c’est l’inquiétude des habitants de voir ce phénomène recommencer. Que ce soit à Pétange et Käerjeng ou ailleurs dans le pays. Car dorénavant l’équation climatique devient concrète. Les experts l’assurent, tempêtes et orages deviendront au fil des ans plus violents à cause de ce maudit réchauffement climatique impossible (pour l’instant) à enrayer. Nous avons eu un premier coup de semonce avec les inondations du Mullerthal et de l’est du pays en juin 2018. La tornade du vendredi 9 août s’ajoute à la liste. À quoi devons-nous nous attendre dans quelques mois, dans quelques années? Ce sera à nous de nous adapter. La nature, elle, fera ce qu’elle veut.
Laurent Duraisin