La pêche électrique est officiellement interdite dans les eaux françaises depuis mercredi, dans l’attente de l’interdiction européenne qui ne prendra effet qu’en 2021, a indiqué mercredi le ministère de l’Agriculture dans un communiqué.
Le règlement européen du 25 juillet 2019 qui « met fin, à compter du premier juillet 2021 à la dérogation actuellement en vigueur permettant l’usage du chalut électrique dans les eaux de la mer du Nord », entre en vigueur « dans les eaux sous souveraineté française à compter du 14 août 2019 », selon le texte.
Ce règlement permet en effet aux États membres de décider l’interdiction immédiate de la pêche électrique dans les eaux sous leur souveraineté, jusqu’à 12 miles marins des côtes (soit 22,2 km au large des côtes françaises).
« Comme le gouvernement s’y était engagé », rappelle le ministère, le préfet de la région Normandie qui a autorité sur la réglementation des pêches en mer du Nord a pris un arrêté en date du 25 juillet pour « rendre effective cette interdiction dans les eaux françaises concernées, pour tous les navires, dès le 14 août 2019 et jusqu’à la date de la généralisation de cette interdiction dans l’ensemble des eaux européennes ».
La pêche électrique consiste à envoyer depuis un chalut des impulsions électriques dans le sédiment pour y capturer des poissons vivant au fond des mers. Elle est interdite en Europe depuis 1998, mais la Commission européenne permettait sa pratique depuis 2006 dans le cadre d’un régime dérogatoire exceptionnel.
Jugée dévastatrice pour la faune et les fonds marins, elle est peu usitée en France au contraire des Pays-Bas qui en sont les principaux partisans en Europe.
Or, un droit historique (antérieur à la politique commune des pêches) permet aux pêcheurs néerlandais de pêcher dans les eaux territoriales françaises entre 6 à 12 miles.
À l’issue d’un long cheminement, un accord avait été trouvé en février entre les négociateurs du Parlement européen et des Etats membres pour interdire cette pratique à partir de l’été 2021. Cet accord a été entériné par le Parlement européen mi-avril, et par le parlement français en mai.
AFP