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Woodstock, le plus incroyable festival de tous les temps, a 50 ans


La réinterprétation de l'hymne américain à la guitare par Jimi Hendrix restera comme un des moments forts du festival. (photo AFP)

Dans un ouvrage richement illustré par plus de 130 images d’archives exceptionnelles, Michka Assayas propose une plongée au cœur du mythique festival de Woodstock (15-17 août 1969), ses origines, ses miracles et son atmosphère unique, qui en ont fait l’événement emblématique du mouvement hippie, réunissant près de 500 000 personnes.

Woodstock. Plus qu’un simple festival de musique folk, blues et rock psychédélique, ce fut une véritable expérience collective, existentielle, mystique. Un état de transe de trois jours qui symbolise à lui seul toute une génération et le mouvement hippie.

L’idée d’organiser un festival de musique en pleine nature émerge dans l’esprit de quatre jeunes gens âgés alors d’une vingtaine d’années, John Roberts, Joel Rosenman, Michael Lang et Artie Kornfeld, qui, à l’origine, voulaient financer un studio d’enregistrement à Woodstock. Ils prennent la décision en mars 1969 d’organiser le festival à une quarantaine de kilomètres de la commune de Woodstock, dans un immense pâturage perdu dans le sud-ouest de l’État de New York.

Joe Cocker.

Une «Aquarian Exposition» et «trois jours de paix et de musique», comme l’annonce l’affiche du festival, sont prévus les 15, 16 et 17 août 1969. Sont attendus Joan Baez, Janis Joplin, Santana, The Who, Canned Heat, Richie Havens, Johnny Winter, Jefferson Airplane, Jimi Hendrix…

Alors que l’humanité vient d’entrer dans «l’ère du Verseau», symbole d’un éveil des consciences selon des croyances mystiques en vogue alors, et en pleine guerre du Vietnam, cet appel à célébrer l’amour et la paix reçoit un écho formidable. Les organisateurs tablaient sur 50000 à 100 000 personnes, il en est venu 500 000.

Emblématique de la contre-culture

Au départ, les billets devaient être vendus 18 dollars. Mais comme le rappelle Michka Assayas dans son ouvrage inédit Woodstock, Three Days of Peace and Music, «le vendredi 15 août, à 17h, à l’heure où le festival doit commencer, les organisateurs ne contrôlent plus rien».

Toutes les routes qui mènent à l’immense pâturage où se tient le festival sont bloquées dans un rayon de plus de trente kilomètres. Les embouteillages sont tels que les gens abandonnent leur voiture là où ils le peuvent pour se rendre à pied sur le site. Le chaos est partout, à tel point que l’entrée sera même finalement gratuite.

Mais malgré la désorganisation et les pluies torrentielles, les visages sont souriants. Sur le champ de luzerne de Max Yasgur, la liberté et la fraternité sont absolues, l’acide circule abondamment. Les chanteurs et musiciens se baladent au milieu du public, discutent avec les gens, improvisent des concerts.

De nombreux artistes sont complètement défoncés, mais leurs prestations sur scène n’en sont pas moins restées gravées dans l’Histoire et certains morceaux deviendront légendaires, notamment With a Little Help from My Friends des Beatles repris par Joe Cocker ou l’hymne américain réinterprété par Jimi Hendrix.

Creedence Clearwater Revival.

Creedence Clearwater Revival.

Richie Havens.

Richie Havens.

Mais au-delà de la musique, c’est l’atmosphère unique de Woodstock qui a marqué les mémoires. Car malgré les trombes d’eau qui s’abattront pendant quasiment toute la durée du festival (transformant le pâturage en un immense champ de boue et faisant courir un risque d’électrocution aux artistes sur scène), malgré le manque de nourriture, malgré l’absence d’installations pour dormir ou se laver, malgré la foule, l’ambiance est à l’amour. Michka Assayas parle d’une «sauvage innocence» : «Partout des couples se font spontanément l’amour, des inconnu.es s’embrassent, des chaînes érotiques imprévues se forment.»

«Oui, on a frôlé la catastrophe», souligne Michka Assayas. Deux morts sont d’ailleurs à déplorer : un par overdose, l’autre écrasé dans son sac de couchage par un engin nettoyant les ordures. Il y a eu des overdoses et des fausses couches, mais aussi deux naissances et, surtout, le temps de Woodstock, «nulle violence, nulle tension, nulle panique. Une harmonieuse unanimité a parcouru cette communauté éphémère.»

Woodstock, Three Days of Peace and Music, de Michka Assayas (GM Éditions)

Tatiana Salvan

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