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Ursula von der Leyen sur la corde raide pour former sa Commission


Celle qui succédera à Jean-Claude doit composer avec nombre d'exigences et velléités. (archives AFP)

Confirmée de justesse par le Parlement européen, l’Allemande Ursula von der Leyen travaille à la composition de sa nouvelle commission, un exercice « délicat » car elle doit composer avec les exigences des partis politiques pour obtenir leur investiture en octobre.

Elle sera à la tête d’une équipe de 26 membres – et non plus 27 – en raison du divorce attendu le 31 octobre avec le Royaume-Uni, mais il lui manquait encore six candidats avant la pause du 15 août pour commencer à attribuer les portefeuilles. La France, l’Italie, la Belgique, la Croatie, le Portugal et la Roumanie ont jusqu’au 26 août, date limite imposée par le Conseil européen, pour désigner leurs représentants.

« L’inconnue sera l’Italie », a confié l’entourage de la présidente. Ursula von der Leyen s’est rendue à Rome début août, mais la fin de la coalition gouvernementale avec le Mouvement 5 étoiles décidée par le patron de la Ligue Matteo Salvini, vice-président du Conseil, complique la désignation du nouveau commissaire italien. Ursula von der Leyen a besoin de connaitre les noms et les qualifications de tous les candidats pour l’attribution des portefeuilles. Le Parlement doit ensuite les auditionner en septembre et le processus se terminera par le vote d’investiture du nouvel exécutif bruxellois le 22 octobre, pendant la session plénière à Strasbourg.

Nicolas Schmit dans la liste

Douze hommes et huit femmes ont été déjà été désignés, selon un décompte sur la base des annonces officielles. Sept sont membres du Parti Populaire Européen (PPE-droite) comme von der Leyen : Johannes Hahn (Autriche – sortant), Mariya Gabriel (Bulgarie – sortante), Stella Kyriakidou (Chypre – nouvelle), Margaritis Schinas (Grèce – nouveau), Laszlo Trocsanyi (Hongrie, nouveau), Phil Hogan (Irlande, sortant), Valdis Dombrovskis (Lettonie – sortant).

Sept sont membres des partis sociaux-démocrates : Jutta Urpilainen (Finlande – nouvelle), Nicolas Schmit (Luxembourg – nouveau), Helena Dalli (Malte – nouvelle), Frans Timmermans (Pays-Bas, sortant), Maros Sefcovic (Slovaquie – sortant), Josep Borrell (Espagne – nouveau), Ylva Johansson (Suède nouvelle).

Trois sont membres de la famille libérale : Vera Jourova (République Tchèque – sortante), Margrethe Vestager (Danemark – sortante), Kadri Simson (Estonie – nouvelle). Le candidat lituanien Virginijus Sinkevicius est apparenté aux Verts, le Slovène Janez Lenarcic est indépendant et le Polonais Krzysztof Szczerski est membre du PiS, composante de la droite eurosceptique au Parlement européen.

Parité à respecter

« Les candidats désignés ne seront pas nécessairement les nouveaux commissaires », a rappelé l’entourage de la nouvelle présidente qui succédera à Jean-Claude Juncker le 1er novembre. Ursula von der Leyen peut demander aux gouvernements de désigner une autre personnalité avant les auditions, et le Parlement européen peut recaler certains candidats à l’issue de leur audition. Jean-Claude Juncker a confié récemment avoir refusé six candidats pendant la constitution de sa Commission, et le Parlement l’a ensuite contraint à remanier son équipe en 2014 pour lui accorder l’investiture.

Ursula von der Leyen s’est engagée devant le Parlement européen à lui présenter une commission respectant la parité hommes-femmes. Elle pourrait réussir avec les six dernières désignations, si cinq gouvernements désignent des femmes. La France devrait faire un tel choix. La candidate devrait avoir un profil de politique avec une expérience de dirigeante d’entreprise, comme les ministres Florence Parly, Emmanuelle Wargon ou Brune Poirson, dont les noms circulent à Bruxelles.

La constitution de la nouvelle commission est un exercice « complexe et politiquement délicat », car les États ont de grandes ambitions et beaucoup réclament des portefeuilles économiques, les plus prestigieux, souligne un des collaborateurs de la présidence. Choisie par le Conseil européen, Ursula von der Leyen a été confirmée en juillet avec une très courte majorité au Parlement européen, un signe de défiance dont elle doit tenir compte pour obtenir l’investiture de son équipe.

LQ/AFP

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