La chancelière allemande Angela Merkel a assuré vendredi que son gouvernement avait revu à la hausse ses ambitions climatiques grâce à la mobilisation d’enfants, d’adolescents et de jeunes adultes organisée par l’adolescente suédoise Greta Thunberg.
Cette dernière manifestait d’ailleurs au même moment à Berlin, avec des centaines de jeunes toujours sous le mot d’ordre « Fridays for Future », les vendredis pour l’avenir. « Le sérieux avec lequel Greta et beaucoup, beaucoup de jeunes gens nous ont signalé que c’est de leur vie dont il s’agit (…) cela nous a amenés à nous attaquer à la chose de manière plus décidée », a dit la chancelière Angela Merkel lors de sa traditionnelle conférence de presse estivale avant son départ en congés.
Elle a réaffirmé que son gouvernement allait présenter le 20 septembre sa stratégie pour réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et notamment la sortie du charbon de la production d’électricité. L’Allemagne a d’ores et déjà reconnu qu’elle raterait ses objectifs de baisse des émissions pour 2022 mais vise toujours pour 2030 une réduction de 55% par rapport à 1990.
Un abandon trop lointain des centrales thermiques au charbon
Pour cela, le gouvernement a décidé de l’abandon d’ici 2038 des centrales thermiques au charbon, une échéance jugée trop lointaine par les activistes et dépourvue pour l’heure d’un calendrier précis pour fermer mines et centrales.
Au même moment où Mme Merkel s’exprimait devant la presse, Greta Thunberg s’adressait elle aux manifestants à Berlin où elle est arrivée en train dans la matinée. « Quand tu es un activiste pour le climat, en particulier un jeune activiste pour le climat, on a souvent la sensation que l’avenir du monde dépend de nous, et c’est un fardeau lourd à porter », a-t-elle dit. « Ce ne sont pas nous qui n’en faisons pas assez, ce sont le gouvernement, le monde économique et les médias qui n’en font pas assez », a-t-elle martelé, « c’est tellement étrange que les adultes n’osent pas se montrer responsables et que ce soient les jeunes, les enfants qui le font ».
LQ/AFP