Au chevet de la Petite Suisse luxembourgeoise depuis les pluies torrentielles du 1er juin 2018, l’État a tiré un bilan positif des travaux de réfection quasi achevés.
Certes, le Mullerthal apparaît en voie de rémission (avant la prochaine «rechute», changement climatique oblige), aussi bien au niveau de la réfection de ses routes, de ses forêts et de ses ruisseaux et rivières, mais il reste la question économique…
Quel impact sur le commerce ?
La question du manque à gagner pour les commerces n’a pas été soulevée mercredi, car elle ne relève pas du portefeuille ministériel de l’Environnement que détient Carole Dieschbourg : «Je n’ai pas de chiffres à ce sujet», a-t-elle indiqué.
«Cela étant, il s’agit effectivement du grand point négatif de ce bilan, car il y a eu forcément moins de passage, notamment entre Berdorf et Beaufort», a confirmé pour sa part le bourgmestre de Berdorf, Joe Nilles, qui a fait preuve d’une énorme résilience, tout comme les partenaires étatiques engagés.
Un mal pour un bien, finalement ?
En attendant ces fameux chiffres, la ministre Carole Dieschbourg s’est montrée très rassurée et… rassurante, en tirant un bilan relativement positif des douze mois de travaux visant à remettre le Mullerthal sur pied, conjointement aux représentants des différentes parties prenantes aux travaux.
En ce sens, il reste trois projets (sur 19) à concrétiser, au niveau des infrastructures routières, a annoncé l’administration des Ponts et Chaussées. Pour ce qui relève des dégâts forestiers, il reste 12 dossiers en cours (sur 97 dossiers soumis au Haut-Commissariat à la protection nationale, qui a engagé 2,7 millions d’euros au total) : «Nous profitons de cette occasion pour rendre les sentiers forestiers davantage attractifs», a ainsi souligné la ministre.
À noter que les communes les plus touchées dans ce domaine sont Beaufort, Berdorf, Consdorf et Echternach (pour une voirie forestière de 16 km). Pour le reste, à savoir les infrastructures fluviales, «une partie des projets est encore en cours», selon l’administration de la Gestion de l’eau. Cela étant, de manière générale, toutes les infrastructures ont été renforcées en vue de limiter les dégâts en cas de réplique de pluies torrentielles de cet ordre de violence. Alors, un mal pour un bien ?
Plus de douze mois de travaux d’Hercule
Outre les travaux relatifs aux routes, il est notamment à signaler que l’administration de la Nature et des Forêts a été impliquée dans la construction de 24 gués et 43 passerelles, dans la création de passages en pierre, dans la stabilisation de berges, dans l’installation de rigoles, dans réalisation de travaux de maçonnerie… Pour la petite histoire, du bois coupé dans la région a été utilisé pour certains travaux et rebaptisé «le bois d’ici».
Quant aux tâches incombant à l’administration de la Gestion de l’eau, elles ont également été de taille : environ 16 000 tonnes de boue, 500 m³ de troncs d’arbres, des débris et sédiments, ainsi que cinq tonnes de déchets en plastique (provenant notamment du mobilier des campings de la région) ont dû être dégagés. Au total, 60 interventions ont eu lieu, pour un montant d’environ 6 millions d’euros.
Claude Damiani