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Un trafic de cocaïne entre le Suriname, la Guyane et la Moselle


Des mules étaient recrutées en Guyane pour récupérer de la drogue au Suriname. Elles ingéraient des boulettes contenant en tout 300g à 600g de cocaïne puis prenaient l'avion pour Paris avant d'être conduites en Moselle. (photo Fabrizio Pizzolante)

Huit personnes ont été condamnées lundi à des peines de trois à six ans de prison par le tribunal correctionnel de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Nancy pour un trafic de drogue entre le Suriname, la Guyane et la Moselle.

Le procureur avait requis sept ans de prison à l’encontre de quatre hommes âgés de 29 à 47 ans et considérés comme les organisateurs du réseau. Ils ont été condamnés à des peines allant de quatre à six ans de prison.

Deux femmes trentenaires qui ont hébergé des mules et récupéré la marchandise ainsi que deux hommes de 25 ans et 51 ans, dont le rôle était notamment de revendre la drogue, ont écopé de trois ans de prison. Trois et quatre ans avaient été requis contre eux.

L’équipe était jugée depuis jeudi pour un trafic de cocaïne du Suriname jusqu’à la Moselle en passant par la Guyane française, entre 2015 et 2017.

Des mules étaient recrutées en Guyane pour récupérer de la drogue au Suriname. Elles ingéraient des boulettes contenant en tout 300g à 600g de cocaïne, selon les déclarations d’un suspect, puis prenaient l’avion pour Paris.

Les mules étaient conduites dans un logement près de Metz

À l’aéroport, elles étaient accueillies par un membre du réseau, puis conduites dans un logement de la région messine pour expulser les ovules. Elles retournaient rapidement en Guyane et étaient payées de 2800 à 4000 euros une fois la drogue revendue.

Les prévenus, frères et sœurs ou concubins pour la plupart, avaient été arrêtés au printemps 2017 par la police judiciaire en Moselle et en Guyane. L’un d’eux avait été arrêté aux Pays-Bas puis remis aux autorités françaises.

Lors des perquisitions, près de 14000 euros en liquide, une quarantaine d’ovules de cocaïne et une balance de précision avaient notamment été saisis.

Les six hommes avaient été placés en détention provisoire et les deux femmes laissées libre sous contrôle judiciaire.

Le procureur Jean Richert, lors de ses réquisitions, avait souligné « l’impact croissant des passeurs aériens (de drogue) en provenance de Guyane », rappelant qu’une mule pouvait transporter « in corpore ou dans ses bagages des quantités généralement comprises entre un et vingt kilos de cocaïne ».

En 2018, plus de 1300 passeurs ont été interpellés, contre quelque 600 l’année précédente, et 2,3 tonnes de drogue ont été saisies, contre 921 kilos en 2017, selon Jean Richert.

AFP

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