L’Adem a présenté mardi son rapport annuel. Le premier pour le ministre Dan Kersch. Plus de 30 000 personnes ont ouvert un dossier à l’Adem en 2018, soit une hausse de 3,7%.
Les frontaliers représentent 45% des 422 000 personnes exerçant un emploi salarié dans le pays, alors que les Luxembourgeois qui vivent au Grand-Duché représentent 27% des salariés. L’emploi des frontaliers, sans surprise, progresse plus vite que l’emploi des résidents, de l’ordre de 4,8% en un an par rapport à 2017. Parmi les résidents, ce sont les ressortissants de pays tiers qui affichent le taux de croissance le plus élevé, soit 9% en 2018, alors qu’il s’établit à 2,1% pour les ressortissants de l’Union européenne et à 3% pour les Luxembourgeois.
Parallèlement, la décrue du chômage se poursuit et dure depuis 4 ans sans interruption, «ce qui est assez exceptionnel», conçoit la directrice de l’Adem, Isabelle Schlesser. Le taux de chômage se situe à 5%, soit 0,8% de moins que 2017, et dans ces chiffres, il faut se réjouir de la baisse de 18% du chômage des jeunes âgés de moins de 30 ans, entre 2016 et 2018, une population qui représente 20% des demandeurs d’emploi inscrits. En revanche, les demandeurs âgés de 45 ans et plus (43% des inscrits) n’ont baissé que de 4%, et 64% d’entre eux sont des chômeurs de longue durée. «Grâce aux emplois d’insertion, plus de 170 chômeurs de longue durée ont pu être embauchés par un établissement public», indique Gaby Wagner, directrice adjointe.
L’année dernière, 12624 demandes d’octroi des indemnités de chômage complet ont été introduites. Le coût pour les demandeurs résidents s’est élevé à 228 millions en 2018, tandis que les celui des frontaliers s’établissait à 32 millions, vu que le Luxembourg rembourse l’État de résidence pendant trois mois.
En 2018, l’Adem a ouvert 30000 dossiers de demandeurs d’emploi, ce qui constitue une hausse de 3,7% en un an, alors que l’emploi salarié a progressé de 3,8% au Luxembourg pendant la même période. Mais il faut relever que 17000 demandeurs ont trouvé un emploi en 2018, soit une hausse de 2,2% en un an, et 4000 autres ont bénéficié d’une mesure pour l’emploi, une baisse de 1,6%.
Mais cette hausse des inscriptions s’explique aussi par la nouvelle législation sur le Revis (revenu d’inclusion sociale), les personnes concernées ayant pris les devants sans attendre l’entrée en vigueur de la loi, le 1er janvier dernier. Puis il y a aussi le phénomène frontalier pour ceux qui suivent l’actualité européenne et les discussions autour de la réforme du système européen d’indemnisation chômage. «Cette hausse d’inscription perdure dans le temps, si bien qu’en mars 2019, on relève une augmentation de 109% par rapport à mars 2018», indique Isabelle Schlesser.
Partenariat reconduit
La relation de confiance entre les entreprises et l’Adem semble bien se porter. Le partenariat conclu entre l’UEL et l’agence en 2015 a été reconduit jusqu’en 2020. Si l’objectif premier était d’augmenter le nombre d’embauches de demandeurs d’emploi, il reste d’actualité, mais cette fois, il s’agit aussi de soutenir les métiers en pénurie de main-d’œuvre. Le comité de pilotage a commencé à travailler sur une liste de métiers offrant d’excellentes opportunités qui sera publiée dans le courant de l’année.
En attendant, plus de 40000 postes vacants ont été déclarés à l’Adem, soit une hausse de 14% en un an et de 30% depuis 2015. Si la conjoncture est plus souriante, le travail réalisé par le service employeurs auprès des entreprises a payé également. Les postes vacants les plus fréquemment déclarés en 2018 concernent une vingtaine de métiers sur les 400 recensés. Il s’agit surtout de postes dans la comptabilité, l’informatique, le secrétariat, la restauration, le nettoyage et également dans la finance.
Enfin, les employeurs ayant utilisé les services de l’Adem se disent satisfaits et 89% d’entre eux se disent prêts à refaire appel à l’agence et 60 % sont satisfaits des candidats qu’elle leur a adressés.
Geneviève Montaigu