Décidément, les manifestations du 1er-Mai ne réussissent pas au président français, Emmanuel Macron, et au gouvernement d’Édouard Philippe. L’année dernière, un des conseillers les plus proches du locataire de l’Élysée, le désormais fameux Alexandre Benalla, était pris en flagrant délit : «déguisé» en policier, il faisait le coup de poing en aidant les forces de l’ordre et molestait des manifestants. Les vidéos de ses exploits avaient inondé le net. On connaît la suite. Un scandale, des enquêtes et des auditions plus tard, Alexandre Benalla est aujourd’hui en disgrâce.
Mercredi, rebelote. La manifestation du 1er-Mai risque encore de laisser des traces à l’Élysée ou à Matignon. Pas de barbouzes jouant à l’agent de police, cette fois-ci. Non. Juste un mouvement de foule différemment interprété.
Mercredi, des manifestants ont pénétré sur le site de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, situé le long du défilé de la fête du Travail. Le ministre de l’Intérieur français, Christophe Castaner, a immédiatement parlé d’«attaque», fustigeant le comportement des manifestants qui auraient tenté de pénétrer en force dans un service de réanimation. Les condamnations se sont multipliées dans la matinée et les propos indignés également. Mais un grain de sable est venu gripper cette belle mécanique: des vidéos de cette «attaque» ont commencé à filtrer sur les réseaux sociaux. Oui, un peu comme l’affaire Benalla. Et l’on y voit des manifestants se mettant à l’abri pour échapper à des tirs de gaz lacrymogènes. On est quand même loin de la horde de centaines de sauvages prêts à s’en prendre aux malades et au personnel soignant. Des témoins sur place (et travaillant pour certains à l’hôpital) évoquent plutôt un mouvement de panique, même si certains manifestants se sont montrés particulièrement virulents et ont brisé les chaînes d’un portail d’accès, causant cette «attaque». Et revoilà une nouvelle polémique! Après Benalla, est-ce que le ministre français de l’Intérieur va aussi tomber en disgrâce?
Laurent Duraisin