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« Start-up » ou « scale-up nation » ?

Depuis quelques années, le Luxembourg se positionne en tant que «start-up nation». Les buts étant multiples : créer de l’engouement chez les jeunes pour l’entrepreneuriat, développer un secteur économique aux nombreuses opportunités et faire un peu de marketing à l’international en surfant sur la tendance des jeunes pousses.

Mais aujourd’hui cette stratégie est parfois critiquée. En faisant le bilan, il est vrai que très peu de start-up ont percé au Luxembourg. Mais en réfléchissant, elles ne sont peut-être pas très compatibles avec l’ADN luxembourgeois. La start-up type est remuante et impertinente, elle veut faire du bruit, beaucoup de bruit, et très vite. Elle veut briser les codes, ne pas avoir de règles à suivre, profiter des failles de la société tout en jouant sur les limites du fair-play envers les acteurs traditionnels, comme le montrent les exemples d’Uber ou Airbnb.

Alors que, de son côté, le Luxembourg préfère prendre son temps. Travailler dur sans faire trop de vagues ni de bruit, être presque trop discret, en agissant en «bon père de famille», tout en sachant se donner les moyens nécessaires au bon moment. Finalement, le pays n’a pas les codes pour les start-up mais plutôt pour l’étape d’après, celle de la «scale up». Cette start-up plus mature, qui ne pense plus à faire du bruit, mais de la croissance, à pérenniser son affaire et élargir ses horizons.

Le «Made in Luxembourg» et les délégations économiques des ministères luxembourgeois ont une bonne réputation à l’international. Les exemples de réussites à la luxembourgeoise sont nombreux, de SES à RTL en passant par Talkwalker, mais aucune n’a réellement eu le profil type de la start-up tendance véhiculé par la Silicon Valley.

Après, pour devenir une «scale up», il faut inévitablement passer par la case «start-up», autrement dit l’éternel débat de l’œuf et la poule.

Dans un monde numérique, il faut de toute façon regarder devant. Alors, est-ce qu’il ne serait pas opportun de déjà penser à l’après «start-up nation» et commencer à réfléchir à la «scale up nation» ?

Jeremy Zabatta

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