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Accord de Brexit rejeté : « Theresa May ne sert à rien »


Au lendemain d'un énième camouflet, la presse britannique se déchaîne sur Theresa May. (photo AFP)

La Grande-Bretagne court au « désastre » en raison de responsables politiques « pas du tout à la hauteur » après le rejet par son Parlement de l’accord sur le Brexit, estime mercredi la presse internationale, les journaux britanniques insistant de leur côté sur l’ « humiliation complète » de Theresa May.

« Aucun accord, aucun espoir, aucune idée, aucune confiance », assure le tabloïd The Daily Mirror. The Sun, le plus vendu des quotidiens britanniques, caricature en Une la Première ministre sous la forme d’un dodo, espèce d’oiseau aujourd’hui disparue : « l’accord de May sur le Brexit est complètement mort ». « Il n’y a aucun leadership, ni au sein du gouvernement ni dans l’opposition, qui soit capable de nous aider à sortir de ce bourbier », écrit l’éditorialiste du Times Matthew Parris. « Theresa May ne sert à rien », poursuit-il, « le Parlement doit prendre le contrôle sur un Premier ministre zombie, un gouvernement zombie et une opposition zombie ».

The Daily Express : « Consternation », « il est maintenant temps pour les députés de faire leur devoir et travailler avec Theresa May à un accord qui satisfasse les 17,4 millions qui ont voté pour le Brexit ». The Telegraph : « Une humiliation complète », « le gouvernement doit regagner la confiance de la Chambre, repenser l’accord et se présenter uni devant les Européens » et May « devra réfléchir très fort » pour savoir s’il lui revient de conduire cette action. The Guardian évoque « une défaite historique », ajoutant : « la Première ministre dirige un parti divisé et le pays fait des provisions de nourriture et médicaments comme s’il se préparait à la guerre ». The Financial Times : le vote oblige May à « une course contre le temps » et sa défaite « jette le trouble dans l’approche européenne du Brexit ».

« Bruxelles : votre heure approche ! »

Bild : « La Grande-Bretagne, patrie de la démocratie, était auparavant connue sous le nom d’île de la raison. C’est terminé, terminé. Il est clair depuis hier soir que les politiciens britanniques, qu’ils soient du gouvernement ou de l’opposition, ne sont pas du tout à la hauteur de la décision historique qu’ils doivent prendre ». Die Welt : « Quo vadis, Britannia ? Qu’est-ce que tu veux ? Où voulez-vous aller ? C’est quoi, ce Brexit ? (…) Attention, Bruxelles : votre heure approche ! Comme les Britanniques ne savent évidemment pas comment s’aider eux-mêmes, un autre sauveteur doit venir, et cela ne peut être que le partenaire de l’autre côté de la table ».

La Repubblica : « A ce stade, un plan B est urgent ». Les « 27 pourraient donner à Londres trois à neuf mois pour sortir de l’impasse. Et éviter un ‘no deal’, un divorce sans accord qui aurait des conséquences dramatiques pour les deux parties ». Il Sole 24 Ore : « La Grande-Bretagne navigue dans des eaux inconnues » (…) Même les observateurs politiques les plus expérimentés admettent qu’il est impossible de prédire ce qu’il va se passer lors des prochains jours ».

Le Figaro : « Plan B, quel plan B ? ». « Tout cela risque d’impliquer un report inéluctable de la date de sortie de l’UE, dans 72 jours seulement, afin de reprendre les négociations ». El Pais : « Malheureusement pour les Espagnols, et peut-être aussi pour les Européens, hier a été un jour historique qui n’exclut pas d’autres jours historiques tous chargés des nuages (…). Nous nous aventurons avec les voiles en feu en territoire inconnu, où l’on prétend combattre la peur avec plus de peur ». The Washington Post : « Le Brexit a bloqué le système politique britannique », « cela signifie que la pire option possible pour le pays – une sortie en catastrophe de l’Union européenne sans mécanismes pour la gérer – est possible le 29 mars » et le mieux serait à présent d’organiser un autre référendum mais cette fois « les électeurs peuvent choisir en fonction des termes et des coûts connus de l’accord plutôt que des fausses promesses » présentées en 2016.

The New York Times : « Une démocratie qui ne peut pas changer d’avis n’est pas une démocratie », écrit l’éditorialiste Roger Cohen. « Ce qui est en jeu, c’est la direction que va prendre le pays pour les prochaines décennies » et « cela vaut la peine de voter sur des faits, pas une fantasmagorie post-vérité ».

LQ/AFP

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