L’Irlande demandera plusieurs millions d’euros d’aide spéciale à Bruxelles si la Grande-Bretagne sort de l’Union européenne sans accord, a déclaré jeudi le ministre irlandais de l’Agriculture.
« Il est ici question de centaines de millions », a dit Michael Greeve au quotidien irlandais Irish Independent. « Entre les industries bovine et de la pêche, on parle de sommes monumentales », a-t-il ajouté. Le parlement britannique doit se prononcer en janvier sur l’accord de Brexit négocié par Theresa May avec l’UE, mais son hostilité au texte a renforcé l’hypothèse d’une sortie sans accord.
L’aide d’urgence à l’Irlande serait principalement destinée à des secteurs comme la viande bovine, les produits laitiers et la pêche – les plus susceptibles d’être affectés en cas de rupture sans accord des liens entre la Grand-Bretagne et l’UE. Environ 80% des exportateurs irlandais envoient leurs produits en Grande-Bretagne, selon des chiffres de 2016 du gouvernement irlandais. « Nous sommes très conscients de la dépendance unique de l’Irlande envers le marché alimentaire britannique », a souligné Michael Creed.
« L’espoir que la raison » l’emporte
« Personne ne souhaite en parler pour le moment, car il y encore un espoir que la raison prévale », a-t-il insisté, tout en soulignant que « la probabilité d’un Brexit dur augmente. » Si la Grande-Bretagne sort de l’UE sans accord à la date prévue du 29 mars, Creed a dit espérer que l’Union approuverait les subventions européennes lors d’un sommet des ministres de l’Agriculture au Luxembourg, en avril.
Le cabinet irlandais doit débattre jeudi de mesures d’urgence en cas de sortie sans accord. Elles incluent des plans de réaménagement des ports, un fonds pour du personnel supplémentaire pour les douanes, et des discussions destinées à préserver le réseau électrique intégré de l’île, partagé avec la province britannique d’Irlande du Nord. Jusqu’à 45 textes de loi seraient nécessaires, ce qui risquerait de geler tous les autres débats au parlement début 2019.
LQ/AFP