Le CSV peut l’avoir mauvaise. Avec 28,31% des suffrages, qui lui valent d’être le premier parti politique du pays en termes de voix, le Parti chrétien-social n’ira pas, selon toute vraisemblance, sur les bancs du pouvoir et devra se contenter de l’opposition. Pire encore, le parti a même perdu deux sièges à la Chambre. On pourra tourner les résultats dans tous les sens et dire ce que l’on veut, pour les «noirs», c’est une défaite, un revers violent pour un parti qui n’a pas assez travaillé son sujet pendant les cinq dernières années dans l’opposition, une position inconfortable pour une formation qui n’a jamais été habituée à cela.
Mais la politique est ainsi faite. Elle n’est jamais toute tracée et se reposer sur ses acquis est généralement une erreur lourde de conséquences. Sauf que cette défaite, le CSV ne semble pas la digérer. Une telle défaite devrait forcer le parti à repartir de zéro. Les dinosaures du parti devraient faire un pas de côté et laisser les jeunes aux commandes. C’est souvent un réflexe, se dire qu’il faut faire de la place aux jeunes, qu’il faut du sang neuf, des idées neuves. Mais en y regardant de plus près, les députés ne sont pas si âgés que cela, tout comme les têtes d’affiche des différents partis. Et de toute façon, il n’est pas certain que des hommes et des femmes politiques ayant la petite trentaine obtiennent un écho favorable de la part des plus jeunes Luxembourgeois.
Autre réflexe après une défaite, remettre en cause le système électoral. Il n’est pas faux de dire que le Luxembourg n’a pas le plus simple des systèmes. Un exemple est parlant. Le DP est le deuxième parti du pays en nombre de députés alors qu’il n’est arrivé en tête que dans quatre communes sur les 102 que compte le pays. Les socialistes, eux, sont le troisième parti en termes de députés, alors qu’ils ne sont arrivés en tête que dans cinq communes. On n’abordera pas non plus la moitié de la population qui ne vote pas, n’étant pas luxembourgeoise.
Oui, la démocratie est parfois complexe et les résultats des urnes sont souvent difficiles à accepter. Mais au lieu de vouloir rajeunir à outrance et changer les règles du jeu politique, ne serait-il pas préférable de se remettre au travail messieurs les politiques ? Car, au passage, le pays attend un nouveau gouvernement.
Jeremy Zabatta