Il faisait encore bon pour la saison, il y avait quelque chose à fêter, alors pourquoi ne pas tous se retrouver vers minuit dans un café de la Grand-Place de Bruxelles avec quelques amis? Mercredi soir, Xavier Bettel a convié la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Emmanuel Macron, à le rejoindre, lui et le Premier ministre belge, Charles Michel, pour partager un verre de bière et quelques frites. La rencontre, très informelle, a eu lieu en marge du premier jour du sommet européen. Bon, les quatre amis n’ont pas vraiment fêté l’avancée du dossier du Brexit : il est et restera encore quelque temps au point mort. Non, il y avait d’autres réjouissances : les résultats des élections législatives luxembourgeoises de dimanche! Pour fêter dignement le score de la coalition sortante, Xavier Bettel a d’ailleurs tenu à payer l’addition, a-t-il précisé hier aux journalistes réunis dans la capitale belge.
Mais le formateur n’a peut-être pas évoqué en détail à ses compagnons venus trinquer avec lui ce qui l’attendait en rentrant au pays. Il faut dire qu’une petite heure de discussions, c’est assez court pour expliquer toute la subtilité du fonctionnement politique luxembourgeois.
Eh oui, la campagne n’était que la première étape, les résultats la seconde… Reste maintenant la troisième si importante. Du travail et encore du travail, voilà ce qui attend en effet Xavier Bettel de retour au pays après cet interlude bruxellois (qui fut également studieux, rappelons-le tout de même). Il faut (re)mettre sur pied la coalition déi gréng-DP-LSAP pour se lancer dans cinq nouvelles années de dur labeur et il va falloir que les trois partis, aux destins très variés lors de ce scrutin 2018, se mettent d’accord pour concevoir une feuille de route commune et surtout nomment ceux qui conduiront la politique de Gambia II. Et attention, pas de relâchement dans le travail : le CSV semble à l’affût de la moindre petite anicroche dans les discussions qui rythmeront la vie politique luxembourgeoise ces prochains jours (lire par ailleurs).
Laurent Duraisin.