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En Bavière, camouflet électoral historique pour les alliés de Merkel


La CSU bavaroise, conduite par son chef, le ministre de l'Intérieur Horst Seehofer, subit une sévère déconvenue. (photo AFP)

La CSU, parti conservateur et allié crucial pour Angela Merkel, a enregistré dimanche un camouflet électoral historique en Bavière, fragilisant encore le gouvernement de la chancelière allemande.

L’Union chrétienne-sociale, « parti frère » de la CDU d’Angela Merkel qui domine la région depuis les années 1950, arrive certes en tête aux régionales, mais son score d’environ 35-36% a tout d’une débâcle politique, selon les projections des chaînes publiques ARD et ZDF. Elle perd une douzaine de points par rapport à 2013, sa majorité absolue, et va être obligée de chercher une alliance inconfortable avec une ou plusieurs formations.

Autre mauvaise nouvelle pour Merkel, l’autre membre de sa coalition gouvernementale, les sociaux-démocrates du SPD, subissent une gifle (9,5% des voix).

Les gagnants du scrutin sont les Verts, 2e avec 18-19%, et l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti d’extrême droite anti-Merkel et anti-migrant (11%) qui se retrouve au coude-à-coude avec les Freie Wähler, des conservateurs bavarois indépendants (11,6%). Les Libéraux du FDP (5%) ferment la marche.

« Un avertissement »

Ces résultats n’ont rien pour rassurer la chancelière, d’autant que son propre parti, la CDU, fera face à un scrutin ardu le 28 octobre en Hesse, Land que les conservateurs dirigent en coalition avec les écologistes.

« C’est un avertissement pour la CDU et c’est pourquoi notre priorité des deux semaines à venir doit être la Hesse », a dit dimanche la secrétaire-générale du parti Annegret Kramp-Karrenbauer, à la veille d’une réunion de la direction des chrétiens-démocrates dont Angela Merkel.

Les élections en Bavière et en Hesse ne sont pas anodines pour la chancelière qui doit affronter en décembre un vote de militants pour être reconduite à la tête de la CDU.

Au pouvoir dans la première économie européenne depuis 13 ans, la chancelière a connu une année très difficile, conséquence politique de sa décision de 2015 d’ouvrir l’Allemagne à plus d’un million de demandeurs d’asile. Même si elle a considérablement resserré l’accueil des migrants, Angela Merkel a été handicapée par l’essor de l’extrême droite aux législatives de septembre 2017. Elle a dû batailler six mois pour former une coalition gouvernementale, finalement avec des sociaux-démocrates récalcitrants.

Puis, durant l’été 2018, la CSU bavaroise s’est rebellée, conduite par son chef, le ministre de l’Intérieur Horst Seehofer, qui a risqué à deux reprises de faire tomber le gouvernement en poussant des thèmes chers à l’AfD.

Appel à des législatives anticipées

La cheffe du SPD, Andrea Nahles, et la secrétaire générale de la CDU ont d’ailleurs relevé dimanche que ces crises ont contribué à la sanction bavaroise.

« C’est indiscutable », a jugé Annegret Kramp-Karrenbauer. « L’une des causes est certainement la mauvaise performance de la grande coalition à Berlin », a noté Andrea Nahles.

L’AfD s’est de son côté félicitée des résultats en Bavière, appelant même à des législatives anticipées.

« Celui qui a voté AfD en Bavière a dit aussi : Merkel doit partir », a lâché une de ses dirigeantes, Alice Weidel, « libérez la voie pour des élections anticipées ! ».

Les sondages des derniers mois illustrent le désamour des Allemands pour cette coalition CDU/CSU-SPD au pouvoir qui navigue de crise en dispute depuis sa formation en mars.

Le baromètre publié dimanche par le quotidien Bild crédite les conservateurs d’un piètre 26%. Le SPD végète à 17%, au même niveau que des Verts en pleine confiance et juste devant l’extrême droite (15%).

LQ/AFP

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