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[BD] Johnny Cash et Nick Cave dans leurs bulles


Les deux artistes ont su offrir à leurs fans bien plus que de la musique en leur proposant un véritable univers. (photo DR)

Casterman sort en parallèle les deux albums musicaux de Reinhard Kleist : Johnny Cash – « I See a Darkness » et Nick Cave – « Mercy on Me ». Deux merveilles !

L’Américain Johnny Cash et l’Australien Nick Cave ont travaillé ensemble. Malgré leur différence d’âge, les kilomètres qui séparent leurs deux pays et leurs styles différents – country, folk, gospel, rockabilly pour le premier, punk, rock, gothique pour le second–, les deux auteurs-compositeurs-interprètes partagent un grand talent de conteurs d’histoires, une conscience politique et une certaine tendance à des ambiances sombres, très sombres. Une ambiance qui transpire dans les deux albums que leur consacre l’Allemand Reinhard Kleist. Deux pavés superbes de plus de 200 et 300 pages respectivement.

Johnny Cash–Nick Cave. Les deux hommes ne sont peut-être plus, depuis un moment, en tête des charts, mais les deux artistes continuent de bénéficier d’un certain respect de la part des amateurs de musique.

Des hommes en noir

Faut dire que les deux ont su offrir à leurs fans bien plus que de la musique en leur proposant un véritable univers. Le regretté Johnny Cash a raconté des histoires profondes, souvent faites de douleur et de rédemption. Il a su être la voix des sans voix, des prisonniers surtout. Son titre Greystone Chapel, écrit par le prisonnier Glen Sherley, son concert à la Folsom Prison ne sont que quelques exemples. L’homme en noir, comme on le surnommait, a su, avec sa personnalité complexe et ses excès personnels, garder toujours la tête sur le fil de l’eau et écrire, sur la violence, la destruction, les plus noires des pensées.

Et c’est justement ce qui le rapproche de Nick Cave. Leurs contradictions, leurs lubies, leurs pulsions semblent proches. Après tout, son groupe ne s’appelle-t-il pas The Bad Seeds (Les Mauvaises Graines) et son précédent, The Birthday Party, n’était-il pas réputé pour ses excès sur scène ?

Deux réalités proches que Reinhard Kleist ne cache nullement, mais au contraire qu’il met en exergue dans les albums qu’il consacre tour à tour à l’un puis à l’autre musicien. Dans une ambiance et un dessin aussi sombres que la musique de Cash et Cave, il mélange leurs biographies avec les récits de quelques-unes de leurs grandes chansons.

Le résultat est parfois surprenant, mais surtout prenant, instructif et passionnant.

Pablo Chimienti

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