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Nilvange : un ange gardien pour les animaux


Ils sont malades, blessés, traumatisés, mais aux côtés de Carole Vize et des bénévoles de l'association, ces molosses reprennent du poil de la bête et réapprennent à vivre. (Photo : Armand Flohr/Le Républicain lorrain)

Carole Vize à la tête de l’association Alma Ras, remet sur pattes des animaux maltraités, malades ou blessés.

À l’entrée, point de panneau. Carole Vize aime la discrétion. Un mot qu’elle aime conjuguer avec «action». Elle déblaye d’un geste la table du salon encombrée, s’offre un shot de café et du coup, une pause dans la préparation de la célébration des animaux dimanche.

Derrière le large portail, un refuge pas comme les autres. «Un sanctuaire», nuance Carole, chevelure folle à peine domptée par une pince. Ici, à Nilvange, les pensionnaires, des molosses au passé sombre, blessés et traumatisés, coulent une retraite paisible. Repartent à zéro, corps meurtri, âme torturée. Carole est une magicienne. Elle réhabilite ces animaux maltraités par leurs maîtres, leur apprend à se sociabiliser et à sortir de leur bulle. Ils n’oublieront pas mais pourront vivre à nouveau.

C’est l’ADN de l’association Alma Ras, créée en juillet 2013. Avant, Carole était agent immobilier au Luxembourg. Son dévouement pour la cause animale a pris le pas sur son ambition professionnelle. Ce petit bout de femme aux yeux clairs a vendu moto et voiture pour subvenir aux besoins de ses protégés. Sa maison prend des allures d’arche de Noé. Au sous-sol, une corneille blessée visera bientôt le ciel. «Elle n’est pas encore prête, estime Carole. Mais bientôt, je l’aiderai à prendre son envol.»

«Les aider à reprendre confiance»

À l’étage, quelques molosses quémandent une caresse, à grand renfort de grognements de plaisir. Une truffe farfouille dans un sachet de friandises. Va pour cette fois. Ici, le ton est toujours bienveillant. Une subtile alchimie entre douceur et fermeté. Carole aime ses compagnons à quatre pattes de façon inconditionnelle. Elle le leur dit, souvent. «D’autres personnes n’auraient jamais tenu, confie une bénévole de l’association, consciente de la difficulté de cette mission. Carole aide tous ces chiens à reprendre confiance. C’est long. Il faut être patient.»

Cette amoureuse des animaux, formée auprès d’éducateurs spécialisés dans les problématiques lourdes chez le chien, a fait ses armes souvent seule, parfois à ses dépens. Elle a appris de ses erreurs et s’attache à transmettre les clés d’une parfaite cohabitation entre l’homme et l’animal. «On ne prend pas un chien pour occuper le gosse», insiste-t-elle en s’indignant des «18 000 abandons recensés cette année». «Il est primordial de sensibiliser les gens au respect animal.»

Au garage, des enclos vides et des urnes funéraires. Ceux qui sont partis rayonnent toujours par leur présence dans le cœur de Carole. «C’est fini, je n’en prends plus», soupire-t-elle. Les mots sonnent comme une promesse qu’elle ne tiendra pas. Dehors, Tyson approche lentement, démarche claudicante. «Quand on l’a récupéré, il était attaché sur un terrain toujours inondé. Il vivait dans l’eau et a développé de l’anxiété en plus de maladies.» Carole laisse le rottweiler venir à elle, tranquille. C’est sa petite victoire.

Joan Moïse (Le Républicain lorrain)

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