Sur les réseaux sociaux, impossible de passer à côté des nombreux messages de satisfaction concernant le déclenchement prochain de l’indexation des salaires. La grande majorité des personnes se réjouit de pouvoir gagner une poignée d’euros en plus à la fin de chaque mois. L’indexation des salaires est traditionnellement une très bonne nouvelle et personne ne songe une seule seconde à changer quoi que ce soit à cela. Enfin, sauf le patronat pour qui l’indexation des salaires est une mauvaise nouvelle. L’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) a même récemment estimé que la prochaine indexation allait coûter environ 500 millions d’euros au secteur privé. Dès lors, faut-il se réjouir de gagner plus ou bien doit-on s’inquiéter de cette dépense supplémentaire pour nos entreprises? Difficile d’y répondre. Par contre, le déclenchement de l’indexation des salaires ne doit surtout pas occulter qu’il découle de l’augmentation du coût de la vie. Car il ne faut pas croire que le déclenchement de l’indexation est d’une proactivité sans faille. Il n’intervient que quand l’inflation est de 2,5 %, pas avant. Donc depuis plusieurs mois, le coût de la vie est en augmentation pour les ménages. On parle pourtant d’une opération «blanche» pour décrire l’indexation des salaires, alors qu’il faudrait parler davantage d’une opération «grise» qui tente de rattraper la hausse des prix. L’augmentation du coût de la vie est un problème social qui a des répercussions jusque sur notre santé. Car si les prix des aliments sains comme les légumes, les fruits ou encore le poisson augmentent, les personnes ayant des revenus faibles se détourneront de ces denrées et iront acheter des produits alimentaires néfastes pour la santé. Aux États-Unis où la malbouffe est directement pointée du doigt, un hamburger de 500 grammes est moins cher que son équivalent en légumes et en fruits. Dès lors, comment convaincre les personnes les plus fragiles de dépenser plus d’argent pour moins manger? L’augmentation du coût de la vie amène indirectement à des problèmes comme l’obésité, considérée par l’OMS comme une épidémie mondiale responsable de 2,8 millions de décès par an.