Le consommateur européen est généralement bien protégé. Année après année, la législation européenne se renforce afin de mieux protéger les Européens face aux abus des industriels et des entreprises. En exemple, on peut citer la législation européenne concernant les droits des passagers aériens en cas de retard ou d’annulation d’un vol. On peut même affirmer que, dans ce domaine, la loi européenne est sans aucun doute la plus avancée dans le monde. Pourtant, il y a souvent un décalage entre le texte juridique et la réalité. Car dans cette dernière, la compagnie aérienne qui doit indemniser son client le fera à reculons dans le meilleur des cas, mais pas avant d’avoir tenté de décourager ledit client d’engager la procédure de remboursement en faisant traîner le dossier, en rendant difficile la communication avec la compagnie ou encore en jouant sur les termes juridiques et en tirant en longueur. Le but étant clairement d’user le consommateur afin de lui faire baisser les bras face à la perte de temps, et donc d’argent, pour finalement récupérer une poignée d’euros. À moins d’en faire une affaire personnelle, pour l’honneur et le principe.
Si cet exemple pointe une compagnie aérienne, la situation est la même dans une multitude de secteurs. Dès que l’on parle de petites sommes d’argent, le consommateur va très vite baisser les bras car, au final, le combat n’en vaut pas la peine. Et pourtant! Si aujourd’hui la justice tant luxembourgeoise qu’européenne oblige une compagnie aérienne à indemniser ses clients en cas de grève de son personnel, c’est grâce au combat, entre autres, de deux consommateurs qui en 2016 ont accusé un retard de trois petites heures sur un vol Lufthansa en direction d’Oslo en raison d’une grève des pilotes. On parle bien de trois heures de retard et sans doute d’une indemnité de quelques euros. Mais cette décision doit pousser les millions de consommateurs à ne pas baisser les bras, même pour de petites sommes, car il n’y a pas de petites économies, un proverbe que les entreprises prennent au pied de la lettre depuis bien plus longtemps que les consommateurs.