Accueil | A la Une | Sergio Marchionne, l’ancien patron de Fiat, est mort

Sergio Marchionne, l’ancien patron de Fiat, est mort


Sergio Marchionne avait quitté ses fonctions dans une certaine précipitation, ce week-end (Photo : AFP).

Sergio Marchionne, patron emblématique jusqu’à samedi de Fiat Chrysler Automobiles (FCA) , est décédé, a annoncé mercredi la famille Agnelli qui contrôle le constructeur automobile italo-américain.

L’état de santé de Sergio Marchionne, âgé de 66 ans, s’était brusquement dégradé samedi à la suite de complications opératoires dans un hôpital de Zurich et Fiat avait alors annoncé son remplacement par Mike Manley, le patron britannique de la division Jeep de FCA.
« Malheureusement, ce que nous redoutions est arrivé. Sergio Marchionne, l’homme et l’ami, s’en est allé », a déclaré dans un communiqué John Elkann, représentant de la famille Agnelli et président de FCA.
Marchionne, largement crédité d’avoir sauvé et Fiat et Chrysler de la faillite, avait eu pour première priorité de redresser les finances du groupe, notamment en effaçant sa dette.
Pour la plus grande satisfaction des investisseurs et de la famille Agnelli, il était parvenu en 14 ans à multiplier par 11 la valeur de Fiat, grâce en partie aux scissions réussies de la filiale de tracteurs CNH Industrial puis de Ferrari . Les Agnelli ont gardé une majorité de contrôle dans les trois sociétés.
Son bilan pour le redressement des marques est plus mitigé, ayant été assombri par le report de certains investissements ou lancements. « La meilleure manière d’honorer sa mémoire est de s’appuyer sur l’héritage qu’il nous a laissé, en continuant de développer les valeurs humaines de responsabilité et d’ouverture dont il a été le plus ardent défenseur », a ajouté John Elkann dans son communiqué. Lors de la nomination de Mike Manley, FCA a dit qu’il avait pour mission d’assurer un avenir « solide et dans l’indépendance » au constructeur.

AFP et Le Quotidien

Où en est l’entreprise Fiat ?

Fiat, entreprise symbole de l’Italie, a réussi un redressement spectaculaire sous la férule de Sergio Marchionne mais se retrouve pour la première fois aux mains d’un non-Italien. L’histoire de Fiat (Fabbrica Italiana Automobili Torino), fondée en 1899 à Turin (nord), est liée à celle de la Péninsule à travers la figure charismatique de l' »Avvocato » Gianni Agnelli. Ami des puissants, le patron légendaire, qui a incarné de 1966 à 1996 l’entreprise lancée par son grand-père, a été l’ambassadeur itinérant de l’Italie, assurant à Fiat une place parmi les grands de l’automobile.

L'imposant siège du groupe Fiat, à Turin (Photo : AFP).

L’imposant siège du groupe Fiat, à Turin (Photo : AFP).

Son petit-fils, John Elkann, a pris la présidence du groupe en 2010, à seulement 34 ans, en remplacement de Luca Cordero di Montezemolo, autre figure de l’économie italienne. La famille Agnelli contrôle toujours l’entreprise avec plus de 30% du capital. Sa mascotte, la Fiat 500, a fait sa réputation dans le monde entier, en particulier grâce au cinéma qui l’a rendue populaire. Elle a été relookée en 2007 avec un incontestable succès. Le groupe possède les marques Fiat, Lancia, Alfa Romeo et Maserati. En revanche, CNH (machines agricoles et engins de construction) et Iveco (camions et bus) sont désormais réunis au sein d’un groupe distinct, CNH Industrial, lui aussi contrôlé par la famille Agnelli.

Une production italienne plus élitiste

Fin 2017, le groupe FCA comptait 159 usines et 236 000 salariés dans le monde, dont 65 000 en Italie, où il reste le premier employeur privé. L’activité a cependant changé dans la péninsule, à l’image de l’usine historique Mirafiori de Turin, qui débitait 500 000 voitures par an dans les années 1960 et se voit réorientée vers la production plus élitiste de SUV Alfa Romeo et Maserati.

Au bord du gouffre au début des années 2000, le groupe a remonté la pente de façon spectaculaire et renoué avec les bénéfices en 2005, sous la houlette de Sergio Marchionne. Dans la foulée de la crise de 2008, Fiat s’est alliée avec Chrysler, sortie du dépôt de bilan, prenant peu à peu le contrôle du constructeur américain. Le groupe italien a en revanche échoué à reprendre l’allemand Opel. Fiat a eu un passage à vide en 2009 à cause de la crise mondiale, avant de se reprendre et d’accumuler les années record, parvenant même fin juin à ramener à zéro sa dette nette industrielle, en particulier grâce aux résultats spectaculaires de Jeep, arrivé dans le giron de Chrysler. Sergio Marchionne avait commencé à organiser sa succession pour se retirer en 2019. Et c’est Mike Manley, un discret Britannique, qui se retrouve aux manettes.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.