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Ces Thionvillois qui courent après la nationalité luxembourgeoise


L'intéressé, s'il est de nationalité française, doit avoir atteint l'âge de 18 ans et être le descendant en ligne directe d'un aïeul qui possédait la nationalité luxembourgeoise à la date du 1er janvier 1900. (illustration RL)

Depuis la promulgation de la loi sur la nationalité luxembourgeoise en 2008, à Thionville, Christian Kerber a monté une centaine de dossiers pour des Français qui souhaitaient obtenir ce fameux sésame. Il est encore temps.

Le contexte. «L’objectif de la réforme législative est d’adapter le droit de la nationalité aux changements intervenus dans la société luxembourgeoise au cours des dernières décennies et de contribuer à consolider l’intégration des étrangers résidant au Luxembourg.» Telle est la volonté affichée en 2008 par le ministre de la Justice de l’époque Luc Frieden, qui assurait que par cette loi entrée en vigueur le 1er janvier 2009, «les procédures d’acquisition et de recouvrement de la nationalité luxembourgeoise ont été simplifiées et harmonisées».

Service clé en main. Tombé dans la généalogie sur le tard, le Thionvillois Christian Kerber a été approché par bien des personnes qui ont voulu bénéficier de cette porte d’entrée luxembourgeoise. «Le bouche à oreille» fait son œuvre. Jusqu’en Suède, Pakistan, au Canada, au Brésil, États-Unis, où jadis des Luxembourgeois avaient émigré. Et aujourd’hui, la descendance cherche à retrouver ses racines, et obtenir la nationalité de ses grands-parents, arrière-grands-parents.

Connu comme le loup blanc par les employés grand-ducaux du service Indigénat (qui gère le statut de réintégration), Christian Kerber propose clés en main ses services. «Depuis la réception de la carte de visite de mon client jusqu’à l’obtention du passeport.»

Travail de moine bénédictin. Pour point de départ, l’ex-patron demande un passeport des parents ou des grands-parents. Mais il lui est arrivé de faire sans. Ensuite, il consulte les tables décennales de mariage, naissance, décès, en quête des aïeux. La tâche est ardue, nécessite des heures et des heures de recherche. Pas un problème pour Christian Kerber, pour qui ces énigmes s’avancent comme un terrain de jeu. Et s’il réussit à trouver la filiation dans les bonnes périodes, c’est mission accomplie.

La plupart du temps, tout se passe en ligne. Parfois, il se rend dans les mairies, les archives municipales. Pour l’obtention des documents officiels, le demandeur doit lui-même les récupérer sur place, précise-t-il.

Des Japonais aussi. «Depuis 2008, entre 3 000 et 4 000 personnes par an ont ainsi obtenu la nationalité luxembourgeoise. Environ 45% de Français, 40% de Belges, des Japonais, des Lituaniens…» Il est possible jusqu’à décembre de cette année de monter un dossier de naturalisation.

Emmanuel Correia (Le Républicain lorrain)

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