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Comment une incroyable victoire 31-0 a changé toute l’histoire du football australien


En 2001, la victoire record 31-0 des Australiens face aux Samoa américaines avait provoqué un immense déclic dans les objectif des Socceroos. (Illustration : AFP)

Au-delà du score insolite entré dans le livre des records, cela a tout changé au pays des kangourous.

Ce score incroyable, qui est toujours le plus large dans l’histoire des éliminatoires de la Coupe du monde, n’a pourtant pas été accueilli avec jubilation, à l’époque. Frustrant, le résultat a plutôt servi de déclic. Il a confirmé la détermination de l’Australie à quitter la zone Océanie, dans laquelle elle évoluait, pour rejoindre la zone Asie, qui, en plus d’être plus relevée, offre une qualification directe pour la Coupe du monde.

11 avril 2001. À Coffs Harbour, l’Australie affronte à domicile la valeureuse sélection des samoane américaine quelques jours après avoir étrillé le Tonga 22-0 (record de buts marqués). Devant les 2 500 spectateurs du champêtre BCU International Stadium, il flotte dans l’air une odeur de démonstration. Parce que les Samoa américaines sont classés 203e et dernier au classement FIFA. Mais surtout, le Petit Poucet du Pacifique doit aligner une équipe de juniors, ses titulaires étant inéligibles. «Effrayés? Ce n’est pas le mot. On va demander au Seigneur de nous aider à tenir», déclarait Tunoa Lui, le coach, avant le match.

Les espoirs samoans américains ont duré huit minutes. Le temps que Con Boutsianis marque d’un corner direct. Pour l’Australie, le début d’une démonstration sans précédent. À la mi-temps, les Socceroos menaient déjà 16-0 face à une équipe à la moyenne d’âge de 18 ans. Au coup de sifflet final, le tableau d’affichage perdit même le fil, affichant 32-0. Auteur de treize buts, l’attaquant australien Archie Thompson est lui aussi entré dans le livre des records. «Le football international réduit à une grande blague», titre alors le quotidien anglais Daily Telegraph.

Un grand dans la cour des petits

Dans les mots de Thompson, c’est la confusion, et non la joie, qui prédomine : «Ce genre de choses n’arrive pas tous les jours. Mais regardez les équipes qu’on joue et posez-vous des questions. On ne doit pas jouer ces matches.» La rencontre à peine finie, l’Australie se plonge donc dans son autre combat : celui de quitter la zone Océanie, trop désavantageuse pour les Socceroos.

«Cette fois, c’est trop tard pour arrêter le carnage, mais il ne doit pas y avoir de prochaine fois dans quatre ans», écrit Michael Cockerill dans le Sydney Morning Herald.

Il faut dire que la zone Océanie est un bourbier. Composée de petites nations des îles, elle est la seule qui n’offre pas de ticket automatique pour le Mondial. Pour décrocher sa qualification, la meilleure équipe de la zone doit prouver sa valeur en affrontant une équipe d’une autre zone, à l’occasion d’un play-off. Plusieurs fois, les Socceroos sortent premiers de leur poule Océanie, avant d’échouer pendant les play-offs. La raison? Ils rencontrent une équipe de qualité, après avoir affronté des faire-valoir.

En 2001, l’Australie manque la Coupe du monde 2002 en Corée-Japon après une double confrontation face à l’Uruguay, quelques mois après avoir étrillé les Samoa américaines. Quatre ans plus tard, l’Australie se qualifie pour la Coupe du monde en Allemagne en battant… l’Uruguay, encore. Surtout, le changement de zone de l’Australie vers la confédération Asie est scellé. Un changement intelligent puisque depuis, les Australiens ont participé à toutes les éditions. Un renouveau, aussi, comparé aux 32 ans de disette des Socceroos (1974-2006) lorsqu’ils évoluaient dans la zone Océanie, où ils n’intéressaient personne, pas même les Australiens en personne.

Le Quotidien/AFP

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