« L’avenir en luxembourgeois» ou encore «Votre voix pour le Luxembourg». Les deux slogans électoraux déjà dévoilés par le DP et l’ADR sont des indicateurs de l’importance que la campagne à venir va accorder à l’identité luxembourgeoise. Dans ce contexte, la promotion de la langue nationale ne cesse de gagner en ampleur. Aucun des grands partis ne semble vouloir abandonner ce terrain au seul ADR, qui, grâce à son alliance scellée avec l’association Wee 2050, dispose maintenant dans ses rangs des plus grands agitateurs dans ce domaine.
On ne peut s’empêcher de penser que la pétition phénomène de janvier 2016 sur la défense du luxembourgeois en tant que première langue du pays a réveillé le ministre libéral de l’Éducation nationale. Après sa proposition légèrement farfelue de faire reconnaître le luxembourgeois en tant que langue officielle de l’Union européenne, il s’est mis au travail et a multiplié les initiatives. En mars 2017, une stratégie globale pour la promotion du luxembourgeois a été mise en place. En novembre dernier, un plan d’action sur 20 ans a été validé par le gouvernement. Finalement, des forums participatifs ont été organisés au cours des mois de février et mars de cette année. Un rapport de synthèse est annoncé pour juillet.
Le bilan quantitatif semble donc être solide. Cette législature aura probablement été la première depuis longtemps qui aura autant thématisé l’avenir de la langue luxembourgeoise. Mais toutes ces initiatives restent à concrétiser pour qu’elles apportent aussi un résultat qualitatif.
La bonne nouvelle est que la base est bien présente. Comme le démontrent les résultats de l’enquête sur le rôle du luxembourgeois dans la société, dévoilés hier, la langue nationale reste bien vivante. Plus des trois quarts de la population maîtrisent le luxembourgeois, qui gagne également du terrain dans le monde professionnel.
Les cercles qui voient le luxembourgeois menacé ne pourront donc plus se contenter de miser sur cette mise en garde simpliste pour gagner des voix. Les facettes sont bien plus nombreuses.
David Marques