Les voitures autonomes seront bientôt en test au Grand-Duché et dans la Grande Région. Le gouvernement luxembourgeois a lancé un appel aux acteurs spécialisés dans cette nouvelle technologie.
Une partie de la Grande Région va servir de zone expérimentale à la mobilité du XXIe siècle. Vendredi, le gouvernement a lancé un «appel à manifestation d’intérêt» à destination des «entreprises, au monde académique, aux acteurs de la recherche ainsi qu’aux autorités et collectivités locales et/ou régionales» dans le domaine des véhicules connectés et autonomes. Le terrain de jeu des chercheurs fait 214 km. Il s’agit des routes s’étalant dans la Grande Région et reliant le Grand-Duché à l’Allemagne et la France.
Au début de l’année 2017, les autorités de Berlin et de Paris avaient dévoilé leur intention de mettre en place un espace de test transfrontalier pour ce type de véhicules qui se conduisent tout seuls entre Merzig et Metz. Le Grand-Duché, très intéressé par ce nouveau concept technologique, s’était ensuite joint à cette initiative en septembre 2017. Le projet correspond parfaitement avec la vision de troisième révolution industrielle que le gouvernement grand-ducal tente de lancer. Chez nous, les routes concernées par ces tests grandeur nature et en conditions réelles se trouveront dans le centre et au sud du Grand-Duché, notamment dans le secteur de l’A13 entre Dudelange et la frontière allemande et l’A3 entre la frontière française et la croix de Bettembourg. Un beau terrain vu les conditions de circulation… En France, les chercheurs feront des tests sur les routes du secteur de Metz et en Allemagne ils seront en Sarre. Ces véhicules n’hésiteront donc pas à franchir les frontières. En septembre dernier, les premiers tests étaient annoncés pour le premier semestre 2018.
Ce projet est transversal et vise à explorer les capacités des systèmes de transport intelligents, des services de mobilité transfrontalière, à expérimenter la gestion des données résultant de la conduite connectée et documenter les impacts de la conduite automatisée en termes de fluidité du trafic ou de la réduction d’émissions.
La solution aux embouteillages ?
Les participants à cette initiative se pencheront aussi sur la connectivité des véhicules permettant de communiquer entre eux malgré les frontières et les différents réseaux. L’idée est que les véhicules connectés puissent circuler partout et pas seulement dans un seul pays.
Le champ d’étude est très important alors que le Luxembourg et ses régions limitrophes doivent faire face à des problèmes de mobilité de plus en plus épineux notamment sur les routes. Les embouteillages de début et fin de journée restent dantesques dans la Grande Région malgré les initiatives des différents gouvernements : covoiturage, nouvelles routes et autoroutes qui de toute façon prendront des années avant d’être réalisées, transports en commun, voie dédiée pour les bus… Une situation qui ne s’arrangera pas vu le dynamisme économique luxembourgeois.
Et il n’y a pas que la voiture particulière qui est concernée par la révolution qu’impliquent ces technologies. Les camions aussi pourront à terme adopter ces systèmes qui permettent d’intégrer plus efficacement les temps de transport à la chaîne logistique tout en améliorant la sécurité. La logistique, encore un secteur où le Grand-Duché investit…
Les tests de voitures autonomes sont déjà pratiqués en Europe depuis des années. En France, Peugeot s’essaye par exemple à la conduite autonome depuis mi-2015. En Allemagne, LE pays de l’automobile, une loi autorise depuis l’année dernière les constructeurs à utiliser les routes pour tester leurs véhicules autonomes. La venue de ces voitures «roulant toutes seules» au Luxembourg n’est donc pas surprenante, c’était juste une question de temps.
Laurent Duraisin