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Thionville : des ambulances bloquées 2h pour seulement entrer aux urgences


Aux urgences de Thionville, il y a des brancards dans tous les couloirs. Le service est tellement encombré que le temps d’attente moyen est supérieur à 15 heures. (archives RL/Armand Flohr)

Des brancards dans les couloirs, des heures d’attente, un personnel épuisé et pas assez nombreux : c’est la sombre réalité des urgences de l’hôpital Bel-Air de Thionville.

Une image. La vidéo fait le buzz sur les réseaux sociaux depuis plusieurs jours. La scène a été filmée le week-end dernier. On y voit une file d’une dizaine d’ambulances bloquées à l’entrée des urgences de l’hôpital Bel-Air de Thionville. Certains patients ont attendu plus de deux heures dans les véhicules avant de pouvoir entrer dans l’enceinte de l’hôpital.

Une réalité. Les urgences de Thionville sont complètement débordées. Des brancards partout dans les couloirs, des patients qui attendent 15 à 20 heures avant d’être pris en charge, un personnel soignant épuisé… « Le service est dimensionné pour accueillir 110 à 135 patients par jour en vitesse de croisière, explique la directrice générale du CHR, Marie-Odile Saillard. Ces derniers jours, nous avons eu des pics à 180 patients ! Malgré toute l’organisation que nous avons mise en place pour gérer au mieux cette crise, la situation est très difficile… »

Une crise. Le CHR de Metz-Thionville a activé le dispositif « hôpital en tension » le 11 janvier. Deux mois plus tard, c’est « le pic du pic de la crise », selon les mots de la directrice générale. « C’est la seizième semaine d’épidémie de grippe, compte le Dr Sébastien Metz, chef des urgences de Bel-Air. Les personnes âgées sont particulièrement touchées. Elles arrivent épuisées, avec de multiples pathologies… » Et nécessitent souvent une hospitalisation. Encore faut-il trouver des lits pour les accueillir…

Une mobilisation. « Nous avons ouvert 96 lits supplémentaires pour faire face à cette crise, révèle la directrice générale. Il faut bien comprendre que derrière chaque lit, il y a du personnel soignant à trouver. C’est un effort sans précédent. L’an dernier, nous n’avions ouvert que 74 lits. » Pour accompagner ces mesures, certains médecins ont annulé leurs congés. Une réunion de crise est organisée toutes les 48 heures pour faire le point sur la situation. « Nous prenons les décisions d’organisation qui s’imposent, indique la directrice générale. Le week-end dernier, nous avons décidé de détourner une partie des urgences de Bel-Air vers Mercy. Mais en quelques heures, c’était le même bazar à Mercy qu’à Thionville… »

Un manque de personnel. En parallèle, tout le monde à l’hôpital est invité à prendre des gardes aux urgences. Car on manque cruellement de médecins urgentistes. « Notre effectif est incomplet, admet le Dr Metz. Il nous manque six à sept médecins à Thionville. Mais malgré tous nos efforts, nous ne parvenons pas à recruter… Nous avons tout essayé : les entreprises d’intérim, les annonces… Sans succès. »

Et comme si ça ne suffisait pas, les médecins de Bel-Air, déjà débordés, doivent aussi prêter main-forte à leurs collègues de l’hôpital de Briey… Autant dire que le point de rupture est proche.

Anthony Villeneuve (Le Républicain Lorrain)

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