Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
L’entreprise EuroHPC prendra bien ses quartiers au Luxembourg au cours du second semestre de cette année. Elle emploiera entre 10 et 15 personnes.
Le 11 janvier dernier, la Commission européenne proposait d’établir le siège de l’entreprise EuroHPC au Grand-Duché. La nouvelle structure dont l’installation est prévue au cours du deuxième semestre de cette année, dans le cadre d’un programme intitulé «High Performance Computing» (HPC), mettra en place une infrastructure paneuropéenne de supercalculateurs.
Dans une longue réponse à une question parlementaire posée sur le sujet par le député CSV Laurent Mosar, le premier Ministre, Xavier Bettel, et le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, ont répondu à de nombreuses interrogations.
D’après ces derniers, le fait d’établir le siège de l’entreprise au Grand-Duché «confère une grande visibilité au Luxembourg dans ce domaine». La construction des supercalculateurs et le démarrage des activités s’effectueront dans «plusieurs États membres et sont prévus pour 2022/2023». La création de l’entité légale au Grand-Duché est bien prévue pour le deuxième semestre 2018, comme cela avait été annoncé le mois dernier.
La nouveauté étant l’annonce de la formation et de la mise en place «au Luxembourg, pour la première phase 2018-2023, d’une équipe de 10 à 15 personnes». Selon Xavier Bettel et Étienne Schneider, l’accès du pays à des capacités offertes par un HPC s’inscrit dans le processus de «troisième révolution industrielle impulsé par la théorie de Jeremy Rifkin», visant à définir un nouveau modèle économique sur le long terme.
Ce fameux HPC représente plus qu’une opportunité. Il s’agit «d’un outil essentiel pour la compétitivité et l’indépendance d’un pays dans l’économie numérique fondée sur le traitement et la valorisation des données».
Au fait, que fera cette superstructure? Elle acquerra, mettra en place et déploiera une «infrastructure paneuropéenne intégrée de supercalculateurs aux niveaux pre-exascale et exascale». Ce dernier terme signifiant la capacité à effectuer un milliard de milliards de calculs chaque seconde.
Des données sur tout le territoire
Le réseau d’ordinateurs HPC «fournira à terme les capacités de calcul nécessaires aux entreprises, aux centres de recherche et aux universités pour assurer la compétitivité de l’UE dans le cadre du développement de l’économie numérique en Europe», répondent les ministres Bettel et Schneider.
Et au Grand-Duché, comment ça va se passer? Apparemment, les données seront «distribuées sur plusieurs centres de données dispersés géographiquement dans le pays». Afin de pouvoir traiter les données sur le HPC, «il est envisagé de mettre en place un réseau d’accès au centre HPC national», préviennent le Premier ministre et le ministre de l’Économie.
Le réseau d’accès en question sera construit avec des fibres optiques déjà installées par les opérateurs de télécommunications et sera connecté au HPC national. Cerise sur le gâteau, il servira de porte d’entrée dans le réseau HPC européen.
EuroHPC sera une «entreprise commune» (joint undertaking en anglais). Il s’agit d’une entité juridique indépendante. Elle établira son propre agenda en matière de recherche et «accordera des financements sur la base d’appels d’offres, supervisera les procédures de sélection de projet et gèrera les contrats conclus avec les fournisseurs», selon les auteurs de la réponse parlementaire.
L’investissement dans EuroHPC dépendra des besoins réels en capacité de calcul exprimés par les acteurs luxembourgeois. En contrepartie, EuroHPC fournira aux pays membres de l’investissement réalisé un accès à une capacité de calcul pre-exascale et exascale destinée à des activités de recherche et d’innovation.
Aude Forestier
