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Dakar et Pérou, le mariage de passion


Le français Stephane Peterhansel au volant de sa Peugeot, jeudi au sud de Lima. (Photos : AFP)

C’est le Pérou! Cinq ans après son dernier passage, le Dakar retrouve avec ferveur le pays inca, passionné de belles mécaniques, malgré un climat politique tendu au moment du départ aujourd’hui depuis Lima de sa 40e édition.

A l’aéroport, dans le centre historique ou sur le littoral, il est partout, sur les immenses panneaux publicitaires et les tee-shirts: le pape François, dont la visite dans la capitale péruvienne est programmée le 21 janvier, semble susciter l’impatience des millions de Liméniens, quand le Dakar se fait bien plus petit.

Il faut se rendre au Pentagonito, au siège du ministère de la Défense où le village Dakar s’est installé, pour trouver des férus comme Carlos, qui « préfère le Dakar au pape, mille fois! », dit-il en riant.

« Le pape, c’est une religion. Dans le Dakar, il n’y a ni religion, ni couleur de peau, rien. C’est un événement social », renchérit John, venu avec sa femme et sa fille voir les 4×4 et motos exposés.

« Je suis venu pour les voitures! », lance Jesus, casquette flambant neuve du rallye-raid à la main, parmi les plusieurs centaines de curieux venus en cette soirée.

L'Italienne Camelia Liparoti toute de rose vêtue!

L’Italienne Camelia Liparoti toute de rose vêtue!

L’arrivée 2012 et le départ 2013, à Lima, avaient attiré 600.000 à 700.000 personnes, selon Etienne Lavigne, le directeur de la course, qui se réjouit des « premiers retours positifs » en 2018.

« Année difficile »

La partie n’était pourtant pas gagnée. Le Dakar a planté sa tente alors que le pays traverse une séquence politique tendue, marquée par une tentative manquée de destitution du président Pedro Pablo Kuczynski et la grâce controversée de l’ancien dirigeant Alberto Fujimori.

« Avec El Niño (le phénomène climatique qui a provoqué la mort de 133 personnes de janvier à avril 2017, ndlr), les problèmes du gouvernement, c’est une année difficile », reconnaît le pilote péruvien Nicolas Fuchs (Borgward). « Ca ira mieux. »

Pour Lavigne, « il n’a jamais été question de remettre en doute le départ de Lima » malgré l’instabilité ambiante.

Dans le bivouac, le retour au Pérou après cinq années d’absence est vécu comme un bonheur par les pilotes et l’organisation, impatients de piloter au milieu des dunes qui vont rythmer la première semaine avant la montée en Bolivie.

« C’est une très bonne chose (de retourner au Pérou). Pour moi, les plus beaux Dakar en Amérique du sud sont passés par le Pérou. C’est le pays qui ressemble le pays à l’Afrique », explique Stéphane Peterhansel (Peugeot), le recordman de victoires sur l’épreuve (13).

Cinq millions d’euros

Un seul regret anime Lavigne: le fait de ne pas pouvoir partir du front de mer comme en 2013. « C’était magique, on était à côté du Pacifique. Mais on a eu un rival gênant, c’est le pape François », explique le patron de la course.

Dernières vérifications avant le départ.

Dernières vérifications avant le départ.

Finalement, en raison des risques de tsunami, ni le souverain pontife, qui voulait y célébrer sa messe géante, ni le rallye-raid n’ont été autorisés à s’installer sur le littoral. Tous deux ont été déroutés sur la base militaire aérienne de Las Palmas, où les vérifications techniques et administratives des concurrents ont eu lieu de mercredi à vendredi.

Sur la piste, à côté des tests d’autos et de motos, le podium pour le pape était en train d’être construit, donnant une drôle d’ambiance au lieu, où se croisaient militaires, cadets de l’Armée de l’air, gens du Dakar, et travailleurs du BTP, sans trop se mélanger.

« Le monde entier va nous voir », avait déclaré en novembre le ministre péruvien du Commerce extérieur et du Tourisme Eduardo Ferreyros, dont le pays a payé 5M EUR (6M USD) pour accueillir l’événement et attend des retombées de 290M EUR (350M USD).

Le Quotidien / AFP

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