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De l’aspirine pour les patrons

Renforcement du mi-temps thérapeutique avec un projet de loi déposé avant la fin de l’année, meilleure prise en charge des soins dentaires et ophtalmologiques, remboursement étendu au-delà de 25 ans de la pilule contraceptive… Les annonces faites jeudi dernier par l’OGBL à l’issue d’un entretien avec le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider, avaient un petit air de «Noël avant l’heure» pour les bénéficiaires des prestations de la Caisse nationale de santé (CNS).

Mais ce baume pour les malades et patients donne la migraine au directeur de la Confédération luxembourgeoise de commerce (clc), Nicolas Henckes, et à son comparse du camp patronal Romain Schmit, secrétaire général de la Fédération des artisans. Dans la foulée de ces annonces, Nicolas Henckes, que d’aucuns surnomment «Tweetee» pour l’usage immodéré qu’il fait du site de microblog, a délivré un tweet rageur à l’adresse du gouvernement : «Le dialogue social fonctionne… à sens unique avec OGBL?»

En écho à cette question, Romain Schmit s’est montré moins interrogatif le lendemain sur le même réseau social, rappelant qu’en la matière, des propositions des employeurs ont été soumises au gouvernement qui, selon lui, «n’écoute que l’OGBL». Ces propositions consistent principalement en une baisse des cotisations dont bénéficieraient certes les salariés mais aussi les employeurs qui y voient une occasion de gagner en compétitivité, leur grande marotte. En tout cas, cet échange démontre qu’entre représentants patronaux le dialogue fonctionne plutôt bien.

Les revendications syndicales en faveur de meilleurs remboursements des soins s’appuient sur les excédents de la CNS : 182 millions d’euros en 2016 qui viennent gonfler un peu plus l’excédent cumulé, atteignant désormais 338 millions d’euros. Le ministre de la Sécu devrait préciser ce qu’il compte retenir des propositions de l’OGBL le 18 octobre, lors de la prochaine réunion de la quadripartite santé. Les caisses étant pleines, il semble plutôt d’avis qu’il faut en faire profiter les patients pour des soins jusqu’à présent mal couverts. Et il y restera même de quoi rembourser l’aspirine aux patrons à qui cela donne des boutons.

Fabien Grasser

Un commentaire

  1. Et si la CNS pouvait investir dans des IRM …

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