[BGL Ligue] Le FCD03 ne peut s’en prendre qu’à lui-même

Le FCD03 a raté un penalty, pas mal d’occasions et fini par perdre un match qui le met à onze points du voisin niederkornois et huit du F91 Dudelange. C’est mort pour le titre?

Première défaite depuis 2013 dans le derby pour les Differdangeois. Mais celle-là fait doublement mal : au cœur et au classement. Pourtant, sous le coup de l’émotion, personne ne voulait vraiment s’appesantir sur les conséquences directes de ce résultat.

Tu ne peux pas gagner si tu ne marques pas.» Tout est dit. Comme quoi, les formules toutes faites ont parfois leur raison d’être et ce constat désespéré de David Vandenbroeck est un raccourci nécessaire de 90 minutes de derby, le premier perdu par le FCD03 en sept rencontres, devant plus de 2 000 spectateurs sous un déluge majuscule.
Une sorte de douche froide devant témoins. Differdange n’en est pas encore à se poser la question de savoir s’il doit se préparer à une saison ratée, mais il a désormais le droit de se demander s’il doit, justement, commencer à se poser la question. Forcément, avec onze points de retard sur le Progrès, sans compter toutes les équipes intercalées qui s’interposent entre lui et le podium… «C’est un résumé de notre début de saison, constate Tom Siebenaler. On ne marque pas alors que notre adversaire, lui, score dès sa première occasion. Maintenant, on va voir match après match parce qu’il n’est plus temps de regarder le haut du classement.»

D’ailleurs, quelques minutes plus tôt, Vandenbroeck semblait lui aussi être déjà passé à autre chose qu’à l’éventualité du titre, quand il a été invité à se pencher sur la signification profonde des onze points qui séparent déjà ses troupes du leader niederkornois : «On va se reconcentrer, voir la Coupe dans laquelle on va essayer de faire un beau parcours. Après, le championnat n’est pas fini. Toutes les équipes vont encore perdre des points mais nous, on a clairement la sensation de rater nos débuts.» Si ce n’est surtout pas un renoncement, ça y ressemble quand même vaguement. De toute façon, avant même que l’automne ait officiellement commencé, Siebenaler n’aurait pas le droit de reconnaître qu’il faut déjà baisser les bras…

«C’était un peu chaud à la fin»

De quoi s’est donc rendu coupable le FCD03? Du même manque de réalisme qui lui a été fatal contre la Jeunesse et Rodange (défaites 3-1 et 2-1). Celui que le staff pensait évaporé après la démonstration contre Rosport (6-1). Mais pas que. Il n’a en effet pas assez pesé sur une équipe niederkornoise installée très bas en deuxième période et qui, pour la première fois depuis le début de saison, aurait pu courber l’échine. «C’était un peu chaud à la fin, oui», convient Ben Vogel. «On a souffert, reconnaît son président, Fabio Marochi, même si c’était surtout lors du premier et du dernier quart d’heure et qu’entre les deux, on a été meilleurs qu’eux.» Niederkorn s’est aussi peut-être mieux adapté aux circonstances de match, ce que regrettait Vandenbroeck : «En fin de partie, on monte à plusieurs grands, on a trois gars à plus d’1,90 m et on continue à jouer à la baballe…»
Incapable de sortir de ses (bonnes) habitudes de jeu, Differdange? Notre chroniqueur, Sébastien Grandjean, le pense aussi (lire ci-contre). Ne pas savoir être moche et sale, quand les recettes habituelles ont du mal à fonctionner, c’est un manquement fatal aux règles élémentaires de survie…

En attendant, le Progrès, lui, nage dans le bonheur. Victoire dans le derby, place de leader garantie avec de réelles chances de le rester même après la visite au F91 dans deux semaines, il en tire déjà des vibrations positives. «Un succès comme ça rend tout possible. Ça donne une énergie folle», s’emballe Karapetian. Son président, lui, est plus comptable, mais c’est son rôle : «Onze points d’écart avec Differdange et le Fola qui est aussi assez loin, c’est une option pour viser l’Europe. Mais le chemin est encore long.» Et pour Differdange, il est boueux.

Julien Mollereau