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Armes et drogues : deux plaques tournantes du « Dark web » fermées


Les deux sites, AlphaBay et Hansa, offraient la possibilité à des revendeurs de passer des annonces pour écouler armes, drogues, codes de carte de crédit et autres biens illégaux à plus de 200 000 clients partout dans le monde. (photo Europol)

Coup dur pour les trafiquants qui opèrent sur le « Dark web » : les polices américaine et européennes ont annoncé jeudi avoir fermé deux importants sites de « l’internet opaque », où s’échangeaient sous le manteau, et en toute discrétion, armes et drogues.

Deux sites, AlphaBay et Hansa, offraient la possibilité à des revendeurs de passer des annonces pour écouler armes, drogues, codes de carte de crédit et autres biens illégaux à plus de 200 000 clients partout dans le monde. Ces deux plate-formes faisaient partie comme tant d’autres du « Dark web », une partie cachée de l’internet, non-trouvable via les moteurs de recherche classiques, et seulement accessible au moyen de réseaux spécifiques.

Le chiffre d’affaires généré par AlphaBay variait entre 600 000 et 800 000 dollars par jour, avait expliqué mi-juillet Nicolas Christin, professeur de sciences de l’informatique à l’université Carnegie Mellon. Devant les caméras c’est Jeff Sessions, le ministre américain de la Justice, qui a annoncé la nouvelle. « On vous trouvera, on démantèlera votre réseau, et on vous traduira en justice », a lancé Jeff Sessions à l’adresse des pontes du « Dark web ».

Le Canadien Alexandre Cazes, le créateur et administrateur d’AlphaBay, considéré comme le plus important et le plus lucratif « marché noir » d’internet, a payé le prix fort. Il a été retrouvé mort dans une cellule de police en Thaïlande, pays où il résidait, le 12 juillet. La police locale a expliqué qu’il s’était pendu avec sa serviette. Une semaine auparavant, le 5 juillet, ce programmeur informatique de 26 ans avait été arrêté par les autorités thaïlandaises. Il devait être extradé vers les États-Unis. Le jour-même de son arrestation, son site AlphaBay cessait de fonctionner, sans qu’officiellement les deux évènements ne soient liés.

D’autres opérations à venir

Différentes rumeurs se répandaient alors sur la toile sur ce qui était arrivé à ce « supermarché » du trafic illicite en ligne, brutalement inaccessible. En fait ce sont les autorités qui avaient fermé le site. Privés de leur principal point d’approvisionnement, les utilisateurs d’AlphaBay se sont rabattus vers un site similaire. Mais la police néerlandaise avait secrètement pris le contrôle de cette plate-forme en juin, ce qui a permis aux enquêteurs d’identifier les vendeurs et acheteurs qui utilisaient Hansa pour leurs échanges. Il a également été fermé en juillet.

« Les deux exploitants de la plateforme criminelle », deux hommes âgés de 30 et 31 ans et originaires d’Allemagne, sont en détention depuis juin 2016 dans le cadre d’investigations liées à une autre affaire, a indiqué le Parquet général de Francfort qui précise avoir fermé Hansa, en collaboration avec le Parquet de Rotterdam et les polices criminelles allemande et néerlandaise. « Nous avons les moyens d’identifier les criminels et de répliquer, même dans les secteurs du Dark web. D’autres opérations de ce genre vont avoir lieu », a prévenu jeudi Rob Wainwright, le directeur de l’agence de police européenne Europol.

Silk Road, le prédécesseur d’AlphaBay, dix fois moins gros que ce dernier, avait déjà été fermé par les autorités en 2013. Ce site, comme ceux qui ont suivi, utilisait la technologie Tor (un réseau informatique qui peut garantir l’anonymat) et des monnaies virtuelles comme le Bitcoin pour protéger ses usagers.

Le Quotidien/AFP

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