Près d’une offre d’emploi sur dix publiées sur le site internet de Pôle emploi est « non-conforme au cadre légal », essentiellement en raison d’incohérences dans leur contenu, selon une étude publiée mercredi par l’opérateur public.
Ces chiffres sont moins alarmistes que ceux publiés en mars par la CGT, qui avait détecté 50% d’offres illégales sur un échantillon de 1 298. Pôle emploi avait contesté des résultats « largement surévalués ». Dans son étude, l’opérateur a analysé un échantillon aléatoire de 4 770 offres disponibles le 20 juin sur pole-emploi.fr.
La large majorité (90,7%) a été jugée conforme au cadre fixé par le code du travail, contre 9,3% jugées non-conformes. Trois quarts des offres illégales le sont à cause d’incohérences (6,8%) dans leur rédaction. Il peut s’agir, par exemple, d’offres demandant « 5 ans d’expérience professionnelle » mais mentionnant que « les débutants sont acceptés ». Les autres offres illégales sont contraires à la législation sur les CDD (0,8%, ex : « CDD avec possibilité de prolongation en CDI »), sur les discriminations (0,4%, ex : « poste étudiant »), ou encore attentatoires aux libertés des demandeurs d’emploi (0,5%, ex : « casier judiciaire vierge »).
Algorithmes et mot-clef
« Derrière une offre d’emploi non-conforme, il n’y a pas forcément de mauvaises intentions », commente Catherine Poux, directrice des services aux entreprises chez Pôle emploi. Elle prévient tout de même que « c’est l’employeur qui est responsable du contenu de l’offre qu’il publie ». Mais l’étude ne détecte pas forcément les offres dites « frauduleuses », qui peuvent être correctement rédigées mais cacher des personnes voulant escroquer les demandeurs d’emploi.
Pour détecter en amont la non-conformité ou les fraudes, Pôle emploi utilise des algorithmes, notamment par mot-clef. En cas d’alerte, les offres sont contrôlées par un conseiller ou, si l’offre vient d’un partenaire, automatiquement suspendues. En cas de suspicion de fraude, les offres sont supprimées. « Sur les 30 derniers jours, nous avons évité 2 000 tentatives de fraude », dévoile Catherine Poux.
Pôle emploi prépare, pour la rentrée, un outil doté d’une intelligence artificielle capable de détecter les contenus et les comportements suspects des fraudeurs. L’opérateur travaille également sur un livre blanc des bonnes pratiques. A plus longue échéance, Pôle emploi souhaite engager une démarche de labellisation, pour se mettre « sous le regard d’un organisme certifiant qui contrôlera (ses) procédures pour s’assurer de la qualité des offres d’emploi », indique Catherine Poux.
Avec 7,4 millions d’offres publiées en 2016 (57% provenant de sites partenaires, 43% confiées directement par les entreprises), pole-emploi.fr se revendique comme le premier site d’offres d’emploi en France.
Le Quotidien/AFP