En 2016, Belval a connu un développement à grande vitesse. Cette croissance va se poursuivre dans les années à venir.
« Aujourd’hui, Belval, c’est 12 000 personnes qui se côtoient chaque jour : 2 400 résidents habitent dans l’une des 1 437 unités d’habitation, environ 5 000 salariés et employés travaillent à Belval, et environ 5 300 élèves et chercheurs y étudient », chiffre Vincent Delwiche. Le directeur d’Agora, qui gère le site depuis 2000, poursuit en indiquant que «180 entreprises, institutions commerces et restaurants sont installés sur le site».
Il continue en soulignant que «depuis 2003, Agora a commercialisé 70% de la surface constructible totale de 1,35 million de mètres carrés. Parmi ces surfaces, 602 000 m² sont dévolus aux projets de l’État et 370 000 m² ont été vendus aux investisseurs et promoteurs privés, soit la moitié de toutes les surfaces constructibles réservées au secteur privé. Avec 210 000 m² d’espaces de bureaux déjà livrés, Belval se situe désormais à la 5e place des principaux sites tertiaires du Grand-Duché derrière le Kirchberg, le centre-ville de Luxembourg, le quartier de la Gare, la Cloche d’or, et ex æquo avec le quartier de l’aéroport.»
Selon le président d’Agora, Frank Vansteenkiste, «cela montre bien que le projet de faire de Belval un quartier urbain dynamique multifonctionnel contribuant à revitaliser la région Sud est en bonne voie de réussite. La demande de surfaces de bureaux et de commerces est désormais tout aussi soutenue que la demande de logements.»
Le président d’Agora et le directeur de la société de gestion de Belval ont effectué un tour d’horizon des projets de logements et d’infrastructures, réalisés en 2016 et ceux à venir.
LOGEMENTS, BUREAUX, COMMERCES
Au cours des 18 derniers mois, quelque 33 000 m² de logements, bureaux et commerces ont été livrés. Par exemple, Uni-Val 2 (quelque 200 chambres d’étudiant) a ouvert ses portes en septembre. La résidence Jazz, voisine, offre 96 nouvelles unités de logement. Une autre résidence étudiante, Galliléo, sera également prête pour la prochaine rentrée universitaire.
Sur l’Esplanade, deux nouveaux projets d’envergure sont en cours de construction. Il y a les «Capelli Towers». L’une fera 13 étages, l’autre, 15. Au total, 100 appartements y sont prévus («90% d’entre eux ont déjà trouvé preneur», indique Vincent Delwiche) et trois niveaux de bureaux y sont aussi programmés. Fin des travaux en 2019. La fin de la construction du bâtiment Naos est également prévue pour 2019 et il accueillera 14 000 m² de bureaux. Entre les deux, quatre bâtiments (deux de 2 500 m2 et deux de 1 000 m²) sont aussi programmés. Ensuite, le projet Rouden Eck (commerces-bureaux-logements), situé non loin de l’Adem, est aussi en cours de réalisation et devrait être terminé également en 2019.
La commercialisation de l’axe Square Miles est actuellement en cours. Une procédure d’attribution de trois lots (l’un de 15 000 m² de logements; un autre comprenant 75% de logements et 25% de bureaux sur 9 000 m²; le troisième de 15 000 m² de 50% de logements et de 50% de bureaux) a été lancé en novembre dernier représentant un total de 40 000 m². «L’appel à candidatures est intéressant car nous avons demandé que ce soit des couples investisseurs-architectes qui postulent et il y a eu un grand intérêt (NDLR : 21 offres sont parvenues à Agora) et les projets sont vraiment intéressants, indique Frank Vansteenkiste. Les trois vainqueurs du concours seront proposés au conseil de gérance vendredi.»
Outre la commercialisation des terrains de Belval-Nord, Agora se penche aussi sur celle de Belval-Sud. «Nous devrions obtenir le PAP (NDLR : plan d’aménagement particulier) de Sanem d’ici la fin de l’année, précise le président d’Agora. Quelque 500 unités de logements sont envisagées et développées à partir de 2019. Ce sera moins dense qu’à Belval-Nord, nous réfléchissons à la vente de terrains pour des maisons unifamiliales afin de créer de la cohésion sociale.»
AMÉNAGEMENTS ET INFRASTRUCTURES
Pour accompagner la construction de ces logements, bureaux et commerces, des aménagements et infrastructures sont nécessaires et Agora s’y attelle. Au cours de l’année dernière, la première phase de la liaison Micheville avec son tunnel s’est terminée. Et selon Robert Kocian, le directeur du développement et du marketing, qui vient «tous les jours de Metz», il «gagne entre 10 et 15 minutes par trajet».
Quant aux travaux du projet paysager de rétention, «la Waassertrap», ils se poursuivent. «On a pour objectif de collecter des eaux, indique Vincent Delwiche. Il y aura un espace de renaturation et une promenade pour piétons, vélos…» Des études sont aussi engagées en vue de la réalisation d’un «Pocket Park», à savoir une surface verte de récréation au pied du plateau Saint-Esprit. Agora travaille aussi sur un concours visant à définir la future place autour des anciens bassins de frittage au centre du Square Miles.
Et la mobilité ? Les travaux de la liaison Micheville se poursuivent, le projet de bus à haut niveau de service (BHNS ; «le Minettstram op pneuen) a aussi été évoqué. Et la piste cyclable entre le centre-ville d’Esch-sur-Alzette et Belval ? «Les négociations entre le ministère du Développement durable et des Infrastructures, la commune et ArcelorMittal sont longues car il faut passer par l’usine d’ArcelorMittal, répond Vincent Delwiche. J’espère que d’ici un an on aura une solution sécurisée pour les cyclistes et non pénalisante pour ArcelorMittal.»
Guillaume Chassaing
Friches Esch-Schifflange
C’est officiel depuis février dernier : ArcelorMittal a définitivement fermé son site d’Esch-Schifflange. Que vont devenir ces friches ? Impossible de répondre à cette question pour le moment. Il faudra patienter encore quelques semaines.
En février dernier, Agora s’est vu confier la réalisation d’une étude de faisabilité en vue de la reconversion du site de production sidérurgique d’Esch-Schifflange, exploité de 1871 à 2012. Cette étude vise à définir les conditions de mise en œuvre et de réalisation d’une nouvelle opération d’aménagement urbain sur les friches.
«L’enjeu est énorme et c’est une belle opportunité de reconvertir ces friches, qui ont été exploitées pendant 150 ans, affirme Frank Vansteenkiste, le président d’Agora. Le site d’Esch-Schifflange représente quelque 70 hectares, soit environ deux fois plus de surface que le site de Belval. Les communes et ArcelorMittal font partie des comités (stratégique et technique) qui ont été créés, ainsi que tous les ministères concernés. Actuellement, une centaine de fonctionnaires travaillent sur ce dossier. Sept groupes de travail ont été mis en place pour trouver des pistes de reconversion. Les résultats de l’étude de faisabilité devraient être connus en septembre ou dans le courant de l’automne.»
À noter que l’étude de faisabilité en cours d’Agora prend en compte différents thèmes : l’environnement, l’urbanisme, la mobilité, les réseaux énergétiques, la situation socioéconomique…