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Brexit : les eurodéputés chargent Theresa May


"Quand on veut l'emporter sur tous les tableaux, on ne peut que perdre sur tous les tableaux", ont tancé les eurodéputés. (illustration AFP)

Les chefs des principaux partis représentés au Parlement européen s’en sont pris mercredi à la Première ministre britannique Theresa May, qui a perdu sa majorité après des élections qu’elle avait elle-même convoquées, provoquant l’incertitude sur les négociations du Brexit.

« Quand on veut l’emporter sur tous les tableaux, on ne peut que perdre sur tous les tableaux », a tancé l’Italien Gianni Pittella, à la tête des sociaux-démocrates, deuxième force de l’hémicycle, lors d’une séance plénière à Strasbourg. Il a félicité au contraire le leader de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, et « son orientation très claire du Brexit, peut-être pas soft mais juste et équitable ».

Les Européens espéraient entamer les négociations sur le retrait du Royaume-Uni de l’UE au plus vite, alors que les sondages donnaient une majorité renforcée à Theresa May jusqu’au jour de l’élection. Mais le parti conservateur a perdu la majorité absolue au parlement britannique et s’est lancé en quête d’alliés, faisant craindre un retard supplémentaire dans le début des négociations. « On a demandé une orientation claire à Londres, de la stabilité », a résumé Manfred Weber, le chef du PPE, la droite majoritaire au Parlement. « Theresa May a joué et elle a perdu, et le pays est profondément divisé », a-t-il constaté, estimant que le Brexit dur prôné par Theresa May « n’offre pas beaucoup d’options ».

Elle « ne cèdera pas d’un pouce »

« Pour le moment il n’y a pas de position claire du nouveau gouvernement britannique », a déploré Guy Verhofstadt, le chef des libéraux et référent du Parlement européen sur le Brexit. « Le gouvernement prendra-t-il en compte le résultat des élections », s’est-il interrogé, estimant que les électeurs avaient sanctionné le Brexit dur prôné par Theresa May et les conservateurs.

Nigel Farage, tête de file du parti indépendantiste britannique Ukip, fer de lance du Brexit qui n’a plus aucun représentant au Parlement britannique, a vertement répondu à ses collègues. « La seule certitude dans cette pagaille c’est que nous allons partir », a-t-il affirmé. Mais « à moins que Theresa May s’affirme au prochain sommet européen et dans les négociations et soit absolument limpide sur le fait qu’elle ne cédera pas d’un pouce et que nous quitterons le marché unique, à moins qu’elle affirme cela, son propre parti se débarrassera d’elle et nous perdrons encore plus de temps » dans les négociations, a-t-il prévenu.

Le Quotidien/AFP

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