JPEE : la pétanque grand-ducale au sommet avec Laterza, 16 ans après

La pétanque n’a pas souvent voix au chapitre des Jeux des petits Etats d’Europe (JPEE), qui se déroulent actuellement à Saint-Marin. Mais à chaque fois que c’était le cas, Alain Laterza était au sommet. Déjà présent il y a 16 ans à Saint-Marin, il a remis le couvert, dès mardi. Et ce n’est pas fini!

Alain Laterza est une personnalité du monde de la pétanque au Grand-Duché. Luxembourgeois d’origine italienne, il découvre la pétanque sur le tard  : « Mon grand-père y jouait. J’ai dû commencer vers 15 ou 16  ans », explique-t-il. Alors basketteur au T71, il fait le choix des boules par rapport à celui du ballon.

Et rapidement, il grimpe les échelons de la hiérarchie grand-ducale  : « Après un ou deux ans, j’ai participé à mes premiers championnats du monde juniors. »

L’entraînement devient plus sérieux même s’il doit lever le pied pour cause d’études. Et en 2001, il participe aux JPEE, déjà à Saint-Marin. Un souvenir qui reste gravé dans sa mémoire  : « C’est la seule fois où nous avons l’occasion de côtoyer d’autres sportifs. C’est une grande différence par rapport aux championnats du monde où nous sommes uniquement entre pétanqueurs. Quand on est dans des Mondiaux, tout tourne autour de la pétanque alors qu’aux JPEE, on a l’occasion de parler avec d’autres sportifs. D’aller encourager des autres sports. »

Il y décrochera l’or. Avant de récidiver six ans plus tard, à Monaco.

Au fil des ans, Alain Laterza a vu une évolution de la discipline au Grand-Duché  : « Il y a 20  ans, il y avait plus d’immigrés, surtout français ou italiens, que de Luxembourgeois qui pratiquaient. Désormais, même si on parle beaucoup français, on entend de plus en plus parler luxembourgeois dans la pétanque. »

Un vrai sport, sans aucun doute

Faut-il parler de sport? Pour lui, en tout cas, ça ne fait aucun doute  : « Les gens sont attirés par l’aspect loisir. On peut s’amuser rapidement, il n’y a pas besoin d’acheter beaucoup d’équipement pour pouvoir jouer. Mais je peux vous dire que quand vous participez aux championnats du monde et que vous êtes sur le terrain de 9  h à 22  h, on se rend compte que c’est quand même physique. C’est comme tout, on peut le faire comme un loisir. Mais pour pratiquer à un niveau élevé ça demande de l’entraînement. »

Concrètement, cela signifie, avant les grands rendez-vous, deux entraînements par semaine en plus des concours officiels le week-end  : « Traditionnellement, l’entraînement est le jeudi. On s’affronte entre joueurs comme dans une vraie partie. Et en plus, je fais des ateliers seuls, de tir ou de points. J’ai six boules, ça me permet d’en jeter beaucoup plus que quand on s’entraîne à plusieurs. En 1  h ou 1  h  30, j’ai fait ce qu’il faut faire », résume-t-il.

Grâce aux boules et au cochonnet, Alain Laterza a beaucoup voyagé  : « Essentiellement en Europe, en France, Bruxelles, Genève. Mais également au Sénégal ou encore à Madagascar ou sur l’île de la Réunion », note-t-il.

Et cette année, pour le retour à Saint-Marin, l’ambition reste la même. Même si la compétition sera un peu différente  : « Généralement, c’est uniquement du tête à tête. Mais cette année, il y a également de la doublette. » Et dès hier, il n’a pas loupé l’occasion de décrocher une troisième médaille d’or. En effet, associé à son jeune compatriote Claudio Contardi, la paire grand-ducale a fait valoir sa supériorité historique en restant invaincue en doublette.

En attendant, encore le tête-à-tête, qui livrera son verdict jeudi. En revanche, dans les deux autres disciplines, à savoir la rafle et la lyonnaise, le Luxembourg a encore beaucoup à apprendre.

Romain Haas