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HK et les Saltimbanks à Metz : « Le second tour fut un sacré débat au sein du groupe »


« Ce que s’apprête à faire notre nouveau président, en s’asseyant sur la démocratie, promet une rentrée sociale très agitée », explique Kaddour Hadadi (au centre). (photo archives RL)

Le festival CirqO Sablon accueille vendredi 26 mai HK et les Saltimbanks. L’occasion de parler engagement avec Kaddour Hadadi, membre du groupe.

Ils ne lâchent rien. Jamais. Et en plus, ils donnent de l’énergie à ceux qui en manquent dans les manifestations sociales, écologistes, etc. avec leur titre « mondialement connu » On lâche rien. Vendredi 26 mai, HK et les Saltimbanks seront en concert à l’occasion du festival Cirq’o Sablon au centre social et socioculturel Le Quai à Metz. Rencontre avec Kaddour Hadadi, chanteur à l’origine du groupe, mais aussi écrivain engagé.

Dans Assignés à résistance, vous qualifiez Emmanuel Macron de « jeune loup » « enfant prodigue des grands banquiers », habillé d’un « costume très cher ». On connaît vos positions sur le Front national. Vous avez voté au second tour ?

Kaddour Hadadi : « On ne peut plus continuer comme ça, dans ce système perverti à bout de souffle où ils nous arrivent de plus en plus de voter pour le moins pire, dans une forme de chantage qui n’a plus rien de démocratique. Ce fut un sacré débat au sein du groupe. »

Dans On lâche rien, vous vous demandez que pèse notre bulletin de vote face à la loi du marché. Je répète ma question…

« J’ai voté pour un homme issu du monde de la finance, qui vient de nommer un Premier ministre lié étroitement à l’industrie du nucléaire (et d’autres qui vont ouvrir grandes les portes des lobbys), et qui se prépare à une casse sociale en estimant qu’il ne devait faire aucun geste en direction des électeurs de gauche, alors qu’il sait qu’il a été élu avec les voix de deux autres blocs contre le FN. Et tout ça, il va le faire par ordonnance, en niant un peu plus la démocratie.

En face, quand on regarde notre histoire, le Front populaire, les luttes sociales, les congés payés, la Sécurité sociale, et qu’on dit que c’est un héritage à préserver, on se fait qualifier de gauchiste et de marginal. Alors qu’on est juste fidèles à l’histoire de France ! Et je ne vous parle pas des combats écolos : dans ce cas, vous devenez un membre de l’ultra-gauche, uniquement parce que vous souhaitez arrêter les saccages de la nature, comme à Bure, contre le centre d’enfouissement des déchets nucléaires (HK y avait joué l’an passé, N.D.L.R.).

Je suis déçu de ce système. Mais je reste impliqué, tout en agissant ailleurs. Je pense que chacun peut agir dans son quotidien, dans sa façon de consommer, d’être, de s’ouvrir aux autres. »

Vous ne faites toujours partie d’aucune organisation ?

« On est un groupe de musique combatif, offensif, créatif, et résolument non violent. On est pour l’action directe, de désobéissance civile, non-violente, qui a fait ses preuves dans l’histoire à travers le monde. Et c’est notre terrain de lutte. On est sur le champ des idées sur scène, en essayant de parler du fond (les dangers avérés du nucléaire, des OGM, du gaz de schistes, de la loi Travail, etc.), ce que les gouvernements essaient de zapper en provoquant des violences (policières).

Je ne crois pas que les organisations, syndicales, politiques, soient l’alpha et l’oméga des luttes, même si elles restent très importantes. »

Le 25 mai, vous jouez à la Foire bio de Colmar, le 26 mai, dans un festival de quartier à Metz…

« Oui, ce sont nos univers croisés. Je viens d’un quartier de Roubaix, et l’an passé, on a fait une tournée dans les quartiers de France, pour faire un état des lieux, et aider à mettre en lumière les talents, les initiatives, alors qu’on en parle souvent de manière négative. Ce sont des milieux qui nous sollicitent, et avec notre petite notoriété (on n’est pas les Beatles !), on arrive à se mettre au service de certaines causes. Je n’oublie pas les réfugiés dans ces combats. »

Sébastien Bonetti (Le Républicain lorrain)

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