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La Maison de l’orientation se réoriente


La photo est trompeuse. Elle date de 2011, alors que la Maison de l'orientation a ouvert ses portes en 2012.Les bureaux de l'immeuble de la place de l'Étoile, à Luxembourg, ne sont donc plus à louer. (Photo : Adem)

Ouverte en 2012, sous l’égide du ministère de l’Éducation et de la Formation professionnelle de l’époque, la Maison de l’orientation s’est dotée d’une base légale et remplira, à l’avenir, de nouvelles missions.

Les députés ont voté, jeudi, une loi revoyant largement les compétences et les objectifs de la Maison de l’orientation dans le sens, selon le législateur, d’«une adaptation aux réalités et contraintes du terrain». D’un autre côté, la loi du ministre Claude Meisch vise à réviser les missions du Centre de psychologie et d’orientation scolaires (CPOS), qui se muera en «Centre psycho-social et d’accompagnement scolaire».

La chose est suffisamment rare pour être souligné : le projet de réorientation de la Maison de l’orientation est apparu particulièrement fédérateur, en recueillant une large majorité des voix des députés : 57 sur 60. Seule la sensibilité politique de l’ADR a préféré jouer la carte de l’abstention. Ceci étant, la direction que devra prendre la Maison de l’orientation se traduit en cinq lignes directrices.

Premièrement, il s’agira de la définir comme guichet unique et comme plateforme commune aux principaux acteurs de l’orientation scolaire et professionnelle. Sur un deuxième et un troisième points, le législateur entend la doter d’un service de coordination et d’un conseil national, baptisé «Forum orientation», qui sera chargé de définir une stratégie nationale de l’information et de l’orientation scolaire et professionnelle, en préambule à sa mise en œuvre. Quatrièmement, la loi prévoit d’obliger les lycées à suivre une démarche d’orientation qui correspond à certains standards de qualité, décrits dans un cadre de référence. Enfin et cinquièmement, la Maison de l’orientation aura pour tâche de définir, a minima, des obligations pour les agents intervenant dans l’orientation scolaire et professionnelle, en matière de formation continue.

Parallèlement à ces cinq préceptes édictés dans la loi, il est, entre autres, procédé à une révision des missions du désormais ancien CPOS (Centre de psychologie et d’orientation scolaires). Rebaptisé «Centre psycho-social et d’accompagnement scolaires», ce service du ministère de l’Éducation nationale devra remplir trois types de missions, à savoir : être un centre de ressources psycho-sociales pour les lycées, compléter l’offre de soutien psycho-social des lycées et faire office de médiateur scolaire.

Des services pour jeunes mais aussi pour adultes

Face à l’annonce de cette transition, députés et ministres n’ont pas été avares en commentaires de toutes sortes. Si la socialiste Tess Burton a déploré le manque de visibilité de la Maison de l’orientation nouvelle version, le député écolo Claude Adam, a, pour sa part, encensé le changement de paradigme. «La Maison de l’orientation est un « instrument » crucial en vue d’endiguer l’échec et le décrochage scolaires», a-t-il estimé.

De son côté, la députée chrétienne-sociale Sylvie Andrich-Duval a notamment mis l’accent sur le fait que, «l’orientation débute dès l’école fondamentale». Avant, pour la députée, qui est psychologue de formation, de souligner que «le marché du travail actuel implique une certaine flexibilité». Car les services de la Maison de l’orientation «ne s’adressent pas uniquement aux jeunes, mais également aux adultes, dans le cadre de la formation tout au long de la vie», a martelé le député-rapporteur libéral du projet de loi, Gilles Baum.

Même son de cloche du côté du ministre du Travail et de l’Emploi, Nicolas Schmit, qui a évoqué «un marché du travail toujours plus complexe» et «la fin de l’ère où les personnes actives suivaient une carrière linéaire». Dans ce sens, le ministre a fait allusion à la nécessité, pour les actifs, de pouvoir avoir recours aux services de la Maison de l’orientation, «afin d’avoir l’opportunité de changer de cap» à un moment donné de leur vie professionnelle. Le mot – ou plutôt la citation – de la fin, reviendra, elle, à Sylvie Andrich-Duval, qui a ressuscité Albert Einstein, par la même occasion : «Tout le monde est un génie. Mais si on juge un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide.»

Claude Damiani

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