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Arrestation d’un deuxième soldat allemand soupçonné de préparer un attentat


Le premier soldat arrêté, lieutenant sur la base franco-allemande d'Illkirch, près de Strasbourg, avait réussi à se faire passer pour un réfugié syrien et obtenu l'asile début 2016 en Allemagne. (illustration AFP)

Un deuxième soldat suspecté de convictions d’extrême droite et d’avoir participé à un projet d’attentat contre des personnalités politiques allemandes a été arrêté, a indiqué mardi le parquet anti-terroriste allemand.

Ce nouveau suspect identifié comme Maximilian T., un ressortissant allemand de 27 ans, est accusé d’avoir « préparé un attentat grave » aux côtés de deux autres suspects arrêtés fin-avril : Mathias A., un étudiant allemand de 24 ans et l’officier de la Bundeswehr Franco Albrecht, 28 ans. Les trois hommes voulaient s’en prendre à des personnalités responsables selon eux de « l’échec en matière de politique d’immigration » ou « engagées en faveur de l’accueil des réfugiés », précise le communiqué du parquet. Ils avaient ainsi établi des listes de cibles potentielles, sur lesquelles figuraient notamment les noms de l’ex-président allemand Joachim Gauck ou de l’actuel ministre de la Justice, Heiko Maas.

L’idée du trio était de s’en prendre à ces personnalités et de « jeter la suspicion sur les demandeurs d’asile en Allemagne ». Pour cela ils voulaient mettre les enquêteurs sur la piste d’un réfugié syrien qui n’a jamais existé, puisqu’il s’agissait d’une fausse identité prise par l’officier Albrecht. Tout en continuant sa vie de lieutenant sur la base franco-allemande d’Illkirch, près de Strasbourg, l’officier allemand de 28 ans avait en effet réussi à se faire passer pour un réfugié syrien et obtenu, sous cette fausse identité rocambolesque, l’asile début 2016 en Allemagne. Franco Albrecht avait été brièvement arrêté à la mi-janvier par la police autrichienne après avoir tenté de venir récupérer une arme à feu dissimulée dans les toilettes pour handicapés de l’aéroport de Vienne.

L’administration embarrassée

« Compte tenu du débat public sur la politique d’immigration et d’accueil des réfugiés, un acte prétendument commis par un demandeur d’asile enregistré aurait suscité une attention particulière et contribué au sentiment général d’une menace », a estimé le parquet en référence à l’arrivée depuis près de deux ans de plus d’1,5 million de demandeurs d’asile en Allemagne, venus principalement de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan.

L’affaire a déjà pris une tournure politique, l’opinion se demandant comment l’administration allemande a bien pu enregistrer un homme ne parlant pas arabe comme réfugié syrien. La ministre de la Défense, Ursula von der Leyen, embarrassée par cette affaire et d’autres scandales, a ordonné une vaste opération de fouille au sein de toutes les casernes de la Bundeswehr pour y saisir tout objet rappelant l’époque nazie.

Le Quotidien/AFP

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