Chômage en baisse : les efforts de l’Adem payent

L’Agence pour le développement de l’emploi, qui s’est modernisée, peut avoir le sourire en affichant un taux de chômage en baisse depuis plus de deux ans.

Jeudi, l’Agence pour le développement de l’emploi a présenté son rapport d’activité pour l’année 2016. Elle a notamment montré les efforts qu’elle a réalisés pour devenir une structure dynamique.

Depuis maintenant un peu plus de deux ans, le taux de chômage au Luxembourg connaît une tendance à la baisse. Actuellement, il est de 6  %. Si plusieurs facteurs sont à l’origine de cet état de fait, le travail de l’Adem n’est pas à négliger.

« En 2016, la décrue du chômage, entamée en 2015, se produit avec une baisse de 4,6  % sur un an. Pour tous les mois de l’année 2016, le nombre de demandeurs d’emploi résidents disponibles est en dessous du niveau de l’année 2014 », s’est réjouie Isabelle Schlesser, directrice de l’Adem. Avant d’ajouter : « La baisse actuelle dure depuis 27  mois.»

Pour être plus précis, c’est l’écart annuel qui est en baisse chaque mois depuis 27  mois. Cette tendance à la baisse est la plus longue que le pays ait connue depuis janvier 1995. Plus moderne et plus à l’écoute des besoins des entreprises, l’Adem est en train de démontrer les effets positifs de la réforme de l’agence entreprise il y a quelques années.

« Aujourd’hui, l’Adem est devenue une agence dynamique et réactive plus en phase avec ses partenaires et les demandeurs d’emploi. Preuve que la réforme de l’Adem n’a pas été inutile ou juste effective sur le papier », s’est félicité Nicolas Schmit, ministre du Travail, également présent lors de la présentation du rapport annuel.

Succès du JobBoard

L’Adem commence également à récolter les premiers retours positifs de son déploiement numérique, notamment avec la création, l’année dernière, du site internet «JobBoard» (https://jobboard.adem.lu/), une plateforme en ligne permettant aux employeurs et aux demandeurs d’emploi d’être mis en relation.

« Avec 8  500  mises en contact générées par la plateforme à l’initiative des employeurs, 25  000 à l’initiative des demandeurs d’emploi et 1  100  connexions par jour, cela montre que les différents acteurs ont accepté et intégré les outils digitaux de l’Adem, ce qui est un succès pour nous », a souligné le directeur adjoint de l’Agence pour le développement de l’emploi, Ian Tewes.

Mais ce dernier a tenu à préciser que l’Adem n’allait pas se tourner uniquement vers le numérique  : « Même si les outils digitaux facilitent et rendent notre tâche plus efficiente, la volonté de l’Adem restera de proposer une stratégie multicanale, tout en accordant de l’importance aux interactions physiques .»

La réussite de l’Adem réside également dans ses formations. Avec plus de la moitié des demandeurs d’emploi ayant un niveau de qualification relativement faible, alors que le marché de l’emploi luxembourgeois demande de la main-d’œuvre qualifiée, l’Adem a depuis longtemps mis en place des formation sur mesure à la demande des entreprises, comme lorsque, en 2016, plusieurs fiduciaires ont demandé à l’agence pour l’emploi de former des gestionnaires de salaires. Sur l’ensemble de l’année, près de 4  200  demandeurs d’emploi ont pu participer à des formations spécifiques, 55,6  % de plus qu’en 2015.

Une mesure d’envergure en mai

Autre satisfaction  : le recul du chômage chez les jeunes, de l’ordre de -14  % entre 2014 et 2016, mais également chez les personnes âgées de 30 à 44  ans (-7  %) et les plus de 45  ans (-3  %). Le seul point négatif reste le chômage de longue durée (plus de 12  mois), représentant 46  % des demandeurs d’emploi résidents sur les listes de l’Adem. Cela sera sans aucun doute le prochain objectif du service public de l’emploi, qui devrait être aidé par le ministre du Travail, Nicolas Schmit, qui a annoncé, tout en restant un brin mystérieux, le lancement le 8  mai d’une nouvelle initiative « de grande envergure destinée à combattre le chômage de longue durée ».

L’Adem est véritablement en train de gommer son image négative d’une administration lente et pas très efficace. Isabelle Schlesser a d’ailleurs profité de la présentation de ce rapport annuel pour féliciter l’ensemble de ses équipes mais également ses deux directeurs adjoints, Gaby Wagner et Ian Tewes.

Jeremy Zabatta