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Metz : trois ans de plus pour le braqueur


(Illustration : Archives RL)

Mohammed Matoug avait écopé de trois ans de prison ferme le 20 mars pour le braquage de l’Intermarché de Vallières. Cette fois, il a écopé de la même peine pour une tentative d’extorsion.

L’horizon est barré pour Mohammed Matoug. Condamné le 20 mars à 3 ans de prison ferme pour le braquage de l’Intermarché de Metz-Vallières commis le 13 février, le quinquagénaire a écopé de 3 ans supplémentaires, mercredi, devant le même TGI. La juridiction a sanctionné cette fois une tentative d’extorsion de fonds commise à la même période et dans le même but : trouver rapidement de l’argent pour dissoudre la glu de son endettement.

Dans le dossier du jour, Mohammed Matoug s’en prend à nouveau à un de ses ex-employeurs, le groupe Salmon à Lorry-lès-Metz où il avait multiplié les CDD pendant cinq ans. Considérant le patron comme une tirelire potentielle, le prévenu se rend à son adresse dans la banlieue de Metz, le 5 décembre 2016, et pose de l’adhésif sur sa voiture. Une façon de signifier qu’il connaissait son domicile et pouvait y entrer facilement.

Trois jours plus tard, il l’appelle sur son lieu de travail et passe le filtre du secrétariat en se présentant comme un gendarme. Au bout du fil, la victime entend tout autre chose. Mohammed Matoug exige le versement de 200 000 € pour le compte de Daech et ne se manifeste plus pendant plusieurs semaines jusqu’à cette nuit du 12 au 13 février 2017 où la vidéosurveillance suit « un homme qui semble connaître les lieux », note le conseil de la partie civile, Me Priscilla Meunier-Garrel. Il crève alors les pneus de toute la flotte de véhicules.

Un nouveau coup de fil tombe, menaçant cette fois de mettre une balle dans la tête de la mère du plaignant. Il annonce qu’une bombe piège l’entrepôt de Lorry-lès-Metz. Les soupçons sur l’identité du maître chanteur se confirment lors de son dernier appel, le 16 février. Mohammed Matoug réduit ses exigences à 30 000 € et fixe les conditions de la remise de l’argent. Sa voix ravive la mémoire du patron.

Les enquêteurs remontent la téléphonie du prévenu et corrèlent ses communications avec le déclenchement de bornes précises. L’ex-salarié se met à table et reconnaît toute l’histoire. Pour l’ensemble de son œuvre, le procureur Gilles Bourdier demande 3 ans de prison ferme et 5 ans d’interdiction de séjour dans le Grand Est.

« Les actes sont graves, mais mon client n’est pas un homme dangereux […]. Ce n’est pas un oisif, mais il était acculé […]. Il a un bon fond, mais a complètement merdé », explique Me Mehdi Adjemi pour défendre celui qui se trouve être père de trois enfants, dont deux sont handicapés. La plaidoirie ne passe pas, le tribunal reprenant l’essentiel des réquisitions.

Frédéric Clausse (Le Républicain Lorrain)

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