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Luxembourg : deux cabanes du futur au Kirchberg


Le projet de l'équipe Origin's : des accessoires (filets de volley, de funambule, etc.) tendus entre les poteaux permettent de varier les combinaisons de jeux. (Projections : dr)

Quelle créativité! Nous avons rencontré les deux équipes lauréates du concours Cabanes 2017. Leurs cabanes de jeux seront disponibles dès cet été, non loin de l’hôpital Kirchberg.

Les lauréats du concours Cabanes 2017 ont misé sur les jeux en plein air. À tester dès le mois de juillet!

On a envie d’être un enfant, quand on voit le travail de ces jeunes architectes. On voudrait leur donner un crayon et leur dire : dessine-moi une cabane. Pas besoin, en réalité. Ils l’ont fait «pour le défi et pour la créativité», disent-ils, dans le cadre du festival des Cabanes 2017. La manifestation, organisée tous les trois ans par l’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils du Luxembourg (OAI), en partenariat avec le Fonds Kirchberg, se déroulera en juillet au Kirchberg. Elle a pour but de donner le goût de la créativité aux nouvelles générations d’architectes. Voici les deux projets primés!

Cabane 1 : des poteaux très originaux!

On en fait des choses avec un peu d’esprit et des objets recyclés. Les membres de l’équipe Origin’s, tous professionnels dans un cabinet d’architectes luxembourgeois, sont partis de la définition basique d’une cabane : des poteaux et un toit. Pour ouvrir le concept de façon incroyable : 35 poutrelles d’acier de deux à six mètres de haut, modulables dans une quinzaine de variétés d’espace détente! «Selon la hauteur des poteaux et leur proximité, on peut tendre un hamac, un filet de volley, des barres de fitness, des structures pour grimper, énumère Charlotte Seivert. Tout est adaptable, les habitants peuvent utiliser les accessoires amovibles à volonté.»

Cette cabane très minimaliste, qui ressemble en réalité à une «forêt de poteaux», doit être installée sur un terrain vert du quartier du Grünewald, au Kirchberg. «On sait que ce terrain est temporairement inoccupé, précise Sebastian Persuric. Peut-être qu’il sera construit un jour. D’où la possibilité de transporter notre infrastructure : ce ne sont « que » des blocs de béton dans la terre, avec des poutrelles que l’on module comme on veut.» L’idée de «réemploi» était inhérente au projet.

La jeune génération d’architectes insiste beaucoup sur des notions de partage : leur projet est coopératif (puisque chacun peut le moduler), réemployable (on ne le jette pas) et construit avec des matériaux obtenus dans un circuit court. «Les poutrelles nous seront fournies par ArcelorMittal, précise Charlotte Seivert. Ce sont des stocks B largement assez résistants pour nos jeux, mais qui ne convenaient pas à leur cahier des charges de livraison.» C’est l’économie circulaire : ce qui ne sert plus aux uns peut contenter les autres! «Nous avons bossé sans barrière, lâche la jeune équipe. On a pu se voir pendant les pauses, après le travail… Nous avons surtout bossé le dernier mois avant de déposer le dossier.» Ces faux dilettantes ressemblent aux petits génies de la Silicon Valley, les yeux rivés sur leur écran. Sauf que nos architectes voient la vie en grand. Les bâtiments qui nous entourent disent ce que nous sommes, non? «Nous espérons que les habitants vont s’approprier un peu plus leur quartier.»

Cabane 2 : une boîte à jeux géante!

Pour l’autre cabane, ce n’est plus une équipe qui a monté le projet, mais une femme à elle seule : Gallyna Peneva, 34 ans, en poste dans le cabinet d’architectes Arco. Sa cabane? «Une vraie cabane déjà, de quatre mètres carrés et repliée au maximum… Plus large, ce n’est plus une cabane à mon sens mais un pavillon.» Son cube se déploie en différentes combinaisons pour, là encore, proposer des fonctions ludiques multiples. On ne va pas toutes les citer, car les possibilités sont impressionnantes : un espace barbecue, un banc, un comptoir à l’américaine, du ping-pong, des balançoires, un jeu d’échecs et même un morpion…

De quoi y passer des après-midis! Gallyna Peneva a également mis l’idée de recyclage au centre de sa construction, grâce à une collaboration avec l’entreprise luxembourgeoise Neobuild. La démarche est très poussée, ce qui donnera du baume au cœur à l’écologiste qui sommeille en chacun de nous : le béton utilisé est issu des fonds de cuve, c’est-à-dire normalement jeté, les métaux sont tous issus de la filière de recyclage, les panneaux de la Gamebox sont en fibre de verre recyclé, etc. «Ma Gamebox sera livrée avec un mode d’emploi permanent, pour que n’importe quel habitant de passage puisse s’en servir», précise l’architecte. Le projet a été validé par un échantillon d’usagers forcément fidèle et sincère : les amis de Gallyna!

La Gamebox : les murs se changent à volonté pour différentes activités de loisir et de détente.

La Gamebox : les murs se changent à volonté pour différentes activités de loisir et de détente.

Hubert Gamelon

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