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L’épine du chardon écossais

L’épine du chardon écossais dans les rouages du Brexit continue de faire des vagues. La première ministre Ecossaise Nicola Sturgeon a fait voter par son Parlement l’éventualité d’un référendum sur l’indépendance de la nation. Cette dernière argue que son peuple a voté pour rester dans l’Union Européenne, et souhaite que le Brexit hors du marché unique se fasse sans l’Ecosse. Dans les faits il est impossible qu’elle devienne indépendante en restant dans le giron de l’UE. Il faudrait que l’Ecosse rejoigne les rangs des pays candidats une fois indépendante et attendre sûrement des années avant que cela se produise. Autant d’incertitudes qui risqueraient de refroidir les électeurs et de miser sur l’union Britannique plus sûre, au détriment d’années chaotiques pendant le processus d’adhésion.

La plus grande difficulté était que jusque là l’Espagne s’opposait farouchement à toute velléité indépendantiste de l’Ecosse, ne voulant pas donner des espoirs aux Catalans. C’est pourtant avec une grande surprise que le ministre espagnol des affaires étrangères, Alfonso Dastis, a déclaré ce week end qu’il n’était pas opposé à l’idée d’une candidature de l’Ecosse à l’Union Européenne. Le jeu diplomatique est engagé dans une bataille de longue haleine. Les Espagnols sont ainsi en première ligne concernant le statut de Gibraltar, cette petite enclave Britannique au sud de l’Espagne. L’UE estime qu’une fois le Brexit consommé, aucun accord entre l’UE et la Grande-Bretagne concernant Gibraltar ne pourra être adopté sans un aval espagnol. Colère des Britanniques qui veulent défendre ce petit bout de rocher, symbole d’un empire déchu mais que ces derniers tentent de conserver coute que coute afin de garder la face durant les négociations du Brexit.

Avec ces déclarations espagnoles, les Ecossais pourraient se voir pousser des ailes. A moins que les savants tacticiens de la diplomatie européenne ne mettent Londres sous un peu plus de pression pour aller vers un Brexit «soft» et trouver le moyen de rester dans le marché unique, ce qui contenterait les Ecossais.

Audrey Somnard (asomnard@lequotidien.lu)

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