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Le ministre turc des Affaires étrangères refoulé aux Pays-Bas mais accueilli ce dimanche à Metz


Mevlut Cavusoglu est attendu à Metz Congrès à 13h ce dimanche. (photo AFP)

Le ministre turc des Affaires étrangères, refoulé aux Pays-Bas, participe ce dimanche à Metz à un meeting de soutien au président Erdogan.

Déclaré persona non grata par le gouvernement néerlandais, le ministre des Affaires étrangères turc est arrivé samedi soir à Metz. Mevlut Cavusoglu doit participer ce dimanche à un meeting de soutien de la diaspora au référendum visant à renforcer les pouvoirs du président Erdogan.

Irfan Buyukbas, à la tête de l’association franco-turque de Sarreguemines, partie prenante de ce rendez-vous initié par la branche lorraine de l’Union des démocrates turcs européens (UETD), a confirmé hier soir « à 100 % » la présence de Mevlut Cavusoglu à Metz Congrès, vers 13h. Plusieurs centaines de participants pro-Erdogan y sont attendues. Fin novembre, Irfan Buyukbas avait organisé à Sarreguemines une manifestation réunissant 800 participants, en réponse à une mobilisation pro-kurde intervenue quelques jours plus tôt.

« Liberté des réunions publiques »

La préfecture de la Moselle a également confirmé la venue du ministre turc. Alain Carton, secrétaire général, a expliqué qu’une « salle du centre des congrès est louée par une association turque locale » et que le déplacement du ministre turc en France a été « accepté par le ministère des Affaires étrangères » français.

Un porte-parole du Quai d’Orsay, contacté samedi, a ainsi rappelé : « Comme vous le savez, le principe en France est celui de la liberté des réunions publiques. Ainsi, des personnalités politiques étrangères ont pu tenir par le passé de telles réunions sur le territoire français. Ce principe doit naturellement s’articuler avec la prise en compte de la nécessité d’assurer l’ordre public et la sécurité des personnes. » Une source diplomatique française précisait hier que « la préfecture est chargée de la sécurité de la manifestation et des abords ».

Crise ouverte avec les Pays-Bas

Aux Pays-Bas en revanche, l’interdiction faite hier à Mevlut Cavusoglu d’atterrir pour y mener campagne en faveur du président turc a viré à la crise diplomatique : Recep Tayyip Erdogan a accusé La Haye d’entretenir des « vestiges du nazisme ». Des propos qualifiés de « fous » et « déplacés » par le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.

Mevlut Cavusoglu avait défié samedi matin les autorités néerlandaises en maintenant une visite prévue à Rotterdam dans le cadre de la campagne du référendum prévu en Turquie le 16 avril sur le renforcement des pouvoirs présidentiels, et en menaçant de « lourdes sanctions » en cas d’empêchement. Dès jeudi pourtant, le gouvernement néerlandais avait fait savoir son opposition à cette visite et le meeting avait été annulé par le maire de Rotterdam. M. Cavusoglu, s’exprimant depuis Istanbul, a jugé « inacceptable » l’attitude des Pays-Bas.

Plusieurs rassemblements de l’UETD ont été annulés en Allemagne et en Suisse ces derniers jours. Les autorités ont retiré à l’UETD l’autorisation d’organiser des meetings électoraux prévus par le parti AKP du président Erdogan, Celui-ci a accusé le 5 mars l’Allemagne de « pratiques nazies ».

Le Républicain lorrain

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